Psychologie
Comment prévenir la dépression post-partum dès la grossesse
La grossesse n’est pas seulement une période de joie, c’est aussi une transition majeure, parfois éprouvante, et la dépression post-partum n’est pas rare.
- Par Dr Claire Lewandowski
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Si la société laisse encore croire que la parentalité devrait être instinctive, fluide, et épanouissante dès le premier jour, cette attente irréaliste nourrit la culpabilité et fragilise. Selon l’Organisation mondiale de la santé, environ une femme sur dix durant la grossesse présente un trouble mental périnatal, dont la dépression. Prévenir la dépression post-partum implique de reconnaître que devenir parent s’apprend, qu’il est normal d’avoir peur du changement, et qu’il est légitime d’investir sa santé émotionnelle.
Comprendre et nommer les signaux dès la grossesse
Une grossesse peut mêler joie, appréhension, fatigue et ambivalence. Ce qui devient préoccupant, c’est la persistance d’émotions négatives. Par exemple, une future mère qui, depuis plusieurs semaines, se sent épuisée mentalement, inquiète en continu, et qui ne s’autorise pas à en parler peut être d’autant plus à risque.
C'est pourquoi un dépistage systématique de la détresse psychologique pendant la grossesse est maintenant recommandé. En parler avec sa sage-femme, son gynécologue, son médecin traitant ou même un psychologue ou un psychiatre permet de reconnaître les signaux précoces et limiter les risques d'aggravation.
Construire un soutien protecteur et concret
Le manque de soutien est un facteur de risque majeur. C'est pourquoi il est important que les professionnels de santé, mais aussi l'entourage, soient attentifs. Il ne s'agit pas seulement de dire à la future mère “je serai là si tu as besoin”, mais d’être plus spécifique en offrant une aide concrète comme par exemple : “je peux prendre le relais une heure en fin de journée pour que tu te reposes”.
On peut aussi identifier, avant la naissance, les proches disposés à aider de manière pratique : apporter un plat, rester 45 minutes pour que la mère prenne une douche, ou juste écouter sans conseiller. Préparer ce filet de sécurité rend la demande d’aide plus naturelle au moment où la fatigue arrive.
Planifier l’hygiène de vie post-accouchement
La prévention ne se résume pas aux émotions : le corps est directement impliqué. Pendant la grossesse, on peut déjà prévoir des plats à congeler, un coin repos pour micro-siestes, ou un temps de parole hebdomadaire avec le partenaire.
S’autoriser à dire “aujourd’hui je fais le minimum et je me repose” est une stratégie thérapeutique efficace sur le long terme, et pas une faiblesse. C'est en demandant de l’aide tôt, et en refusant la pression de la perfection, que la future maman peut se protéger autant que possible de la dépression post-partum.
En savoir plus : "Dépression Post-Partum : la face cachée de la maternité" de Chloé Bedouet et Élise Marcende.







