Dépendance

Pourquoi il y aura moins de comprimés dans les boîtes de somnifères

Face à une surconsommation de somnifères en France, l’ANSM impose de nouvelles boîtes contenant moins de comprimés, afin de limiter les traitements prolongés et réduire les risques de dépendance.

  • Ildar Abulkhanov / istock
  • 01 Jul 2025
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    Trop de comprimés, trop longtemps, pour trop de patients. Face à une consommation jugée excessive de somnifères en France, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a pris une décision forte : diminuer le nombre de comprimés dans les boîtes de certaines benzodiazépines utilisées contre l'insomnie, qui "font l’objet d’un mésusage persistant".

    Désormais, les traitements à base de zopiclone (Imovane), zolpidem (Stilnox) et nitrazépam (Mogadon) ne seront conditionnés qu'en petites boîtes de 5 à 7 unités, ce qui correspond à un traitement d’une semaine. Objectif affiché : "Réduire le risque d’utilisation prolongée et donc celui de dépendance", écrit l’autorité de santé dans un communiqué publié lundi 30 juin.

    Des traitements à manier avec précaution

    Ces médicaments sont indiqués pour traiter les symptômes des troubles du sommeil sévères. Pourtant, leur efficacité ne justifie pas un usage prolongé. "Ces benzodiazépines ne doivent être prescrites que pendant une courte durée, de quelques jours à trois semaines" maximum, rappelle l’agence du médicament. Car les risques sont nombreux : dépendance physique et psychique, troubles de la mémoire, chutes, altération de la conduite et des réflexes… Autant d’effets indésirables qui s’accentuent avec la dose et la durée du traitement.

    En France, la consommation de somnifères et d’anxiolytiques, dont les benzodiazépines, est bien supérieure à la moyenne européenne. Près de 40 % des patients dépasseraient même la durée recommandée, selon une campagne de sensibilisation de l’ANSM dévoilé en avril dernier. Parmi les plus exposés : les femmes, les personnes âgées et les populations précaires. "Ces médicaments doivent être pris à la dose efficace la plus faible et pour une durée de traitement la plus brève possible", insiste l'agence.

    Des solutions pour sortir du tout-médicament

    Face à cette surconsommation, l'ANSM encourage médecins et pharmaciens à prescrire et dispenser ces médicaments avec parcimonie. Mais au-delà de la mesure, d’autres pistes existent pour lutter contre les insomnies. La Haute Autorité de Santé recommande notamment, en première intention, les thérapies cognitivo-comportementales (TCC), plus durables et sans effet secondaire. Des approches comme la méditation, la phytothérapie ou la régulation du temps passé au lit gagnent aussi en popularité, sous supervision médicale.

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