Oncologie

Cancer du pancréas : "Maintenant, il est trop tard pour moi", assure Olivia Williams

Lors d’une interview pour The Times, l’actrice britannique a révélé avoir reçu un diagnostic de cancer du pancréas, dont le stade est avancé à cause d’une errance médicale.

  • Mingle Media TV/Wikipedia CC BY 2.0
  • 25 Avr 2025
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    Durant quatre ans, Olivia Williams, qui a joué dans la série The Crown, a souffert de nombreux symptômes : fatigue chronique, douleurs musculaires, diarrhées chroniques ou encore perte de poids. Afin de déterminer le problème, l’actrice, âgée de 56 ans, a consulté plusieurs professionnels de santé. "On m'a dit que j'étais ménopausée, ou que j'avais le syndrome du côlon irritable, ou que j'étais folle, j'utilise ce mot à dessein puisqu'un des médecins m'a envoyé faire une évaluation psychiatrique", a-t-elle confié dans un entretien accordé au quotidien britannique The Times. C’est en 2018 que la patiente a pu poser des mots sur ses maux. Sur le plateau de tournage d'un film, elle a appris qu’elle était atteinte d’un cancer du pancréas, dont le taux de survie à 5 ans, tout stade confondu, est de 11 %, d’après le centre de lutte contre le cancer Léon-Bérard à Lyon.

    VIPome : des métastases "trop près des gros vaisseaux sanguins pour être éliminées"

    Dans le détail, la maladie dont elle souffre porte le nom de VIPome. Il s’agit d’une "tumeur non‑bêta des îlots de Langerhans du pancréas, qui sécrète du vasoactive intestinal peptide (VIP), entraînant un syndrome comprenant une diarrhée hydrique, une hypokaliémie et une achlorhydrie (syndrome WDHA)", selon le Manuel MSD. Le traitement de cette pathologie repose sur la rééquilibration hydroélectrolytique pour compenser les pertes, la prise d’octréotide, un analogue de la somatostatine permettant de contrôler les diarrhées et la résection chirurgicale en cas de maladie localisée. Ces dernières années, de nouvelles pistes thérapeutiques pour lutter contre le cancer du pancréas ont été mises en évidence, mais leur efficacité doit être confirmée par des études complémentaires.

    Le risque de l'errance médicale

    D’après le Pancreatic Cancer UK, dont elle est ambassadrice depuis 2019, Olivia Williams a pu être opérée - non pas de la procédure de Whipple utilisée pour traiter certains patients atteints de la forme la plus courante de cancer du pancréas, l'adénocarcinome canalaire pancréatique (PDAC) - mais d'une pancréatectomie distale et d'une splénectomie. Problème : son cancer s’était métastasé dans le foie. "Pendant trois années consécutives, les métastases ont commencé à apparaître trop près des gros vaisseaux sanguins pour être éliminées. Il y a eu une période où on les regardait grandir, ce qui est une sensation horrible", a-t-elle expliqué au Times. Une situation qui serait survenue en raison de l’errance médicale. "Une personne atteinte de mon cancer doit consulter en moyenne onze fois son médecin généraliste pour obtenir un diagnostic. Pour moi, c’était probablement 21 fois."

    "Une seule opération aurait pu tout régler"

    Pendant deux ans, la mère de famille a suivi un traitement au King's College Hospital de Londres. "Des gens en combinaison viennent avec une boîte de plomb contenant un matériau radioactif qu'ils m'injectent et je deviens radioactive. C'est censé me permettre d'économiser un an, voire deux ou trois ans, de traitement. Dans le meilleur des cas, cela aurait fait disparaître (les métastases), mais cela n'a pas été le cas. (…) Si quelqu'un m'avait bien diagnostiquée au cours des quatre années où j'ai dit que j'étais malade, une seule opération aurait pu tout régler et je pourrais me décrire comme sans cancer, ce que je ne pourrai plus jamais être maintenant."

    Fataliste, la quinquagénaire a déclaré : "maintenant, il est trop tard. Ça me rend particulièrement émotive, mais je ne cherche pas de pitié, juste un test de dépistage précoce et bon marché. Le délai moyen entre le diagnostic et le décès (pour un cancer du pancréas) est de trois mois, et ce chiffre n’a pas progressé depuis 50 ans. (…) Ce qui pourrait changer la donne, c’est une détection précoce grâce à un test aussi simple que de respirer dans un sac chez votre médecin généraliste. Nous sommes très proches, il ne reste plus qu’à franchir le pas."

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    JDF