Grippe : une fièvre et une toux brutales qui mettent les malades au lit

Publié le 18.02.2019
Mise à jour 18.02.2019
Grippe : une fièvre et une toux brutales qui mettent les malades au lit
Jovanmandic/istock

La grippe est une infection virale et respiratoire très contagieuse dont la principale caractéristique est « d’agripper » brutalement les malades. En dehors de son caractère incapacitant, la grippe peut être à l’origine de complications graves, en particulier chez les sujets les plus fragiles, les femmes enceintes, les nouveaux-nés et les malades souffrant d’une maladie chronique.

Grippe : COMPRENDRE

Des mots pour les maux

La grippe saisonnière est aussi appelée influenza.
On parle aussi de grippe épidémique ou de grippe commune.
La grippe pandémique est une épidémie intense au niveau mondial.
La grippe aviaire est une grippe qui est provoquée par un virus qui touche les oiseaux, les poulets et les canards contre lequel les humains ne sont généralement pas protégés.
La grippe ne doit pas être banalisée et elle est différente du rhume ou du coup de froid.

Qu'est-ce que la grippe saisonnière ?

La grippe est une infection respiratoire aiguë causée par un virus respiratoire. Elle est très contagieuse et survient donc au cours « d’épidémies » qui touchent un grand nombre de personnes chaque hiver en France et dans l’hémisphère nord. Elle peut durer jusqu’au printemps et peut parfois co-exister en janvier, février avec une épidémie de gastro-entérite. Souvent considérée comme bénigne, la grippe peut cependant entraîner des complications graves chez les personnes fragiles et certaines populations à risque.
Lors d’une infection, les virus de la grippe vont contaminer le malade par voie respiratoire. Inhalés avec l’air infecté, les virus vont se déposer sur les cellules qui tapissent la surface des voies respiratoires : la gorge et les bronches. Grâce à certaines protéines qui sont à leur surface (« hémaglutinine » et « neuraminidase »), les virus vont pouvoir se fixer sur ces cellules puis les pénétrer. Une fois à l’intérieur de la cellule respiratoire, le virus va détourner les capacités de synthèse de cette cellule pour que celle-ci se mette à fabriquer (en les dupliquant) tous les composants nécessaires à la fabrication de plusieurs virus de la grippe. Une fois assemblés, ces nouveaux virus vont faire exploser la cellule, se répandre dans les voies respiratoires et coloniser d’autres cellules. Les conséquences de l’infection de la grippe résultent de ce cycle : la destruction des cellules respiratoires met à nu les tissus de la gorge et des bronches et provoque des rhinites, des angines, des pharyngites et des bronchites qui peuvent ensuite se surinfecter par des bactéries.

Qu’est-ce qu’une épidémie de grippe ?

On parle « d’épidémie » de grippe lorsque le nombre de malades infectés dépasse un seuil défini par les organismes internationaux de surveillance de la grippe. Il s’agit donc d’un grand nombre de malades et celui-ci varie en fonction des pays.
Lorsque le nombre des malades infectés est encore plus important et que la maladie se propage rapidement dans plusieurs régions du monde, on parle alors d’une « pandémie ». Cela se produit lorsqu’une nouvelle souche du virus de la grippe apparaît, le plus souvent suite à la combinaison d’un virus grippal humain avec un virus grippal animal.
En effet, la particularité du virus de la grippe est qu’il change chaque année (les médecins disent qu’il « mute ») : en se mélangeant avec des virus grippaux d’origine animale, le virus modifie les protéines qui sont exprimées à sa surface (« hémaglutinine » et « neuraminidase »), ce qui fait qu’il n’est pas, ou très mal, reconnu par les systèmes de défense de l’organisme (anticorps et globules blancs). En cas de changement mineur, c’est une épidémie plus où moins forte. En cas de changement majeur, c’est une pandémie avec des risques très sérieux.

Pourquoi s’agit-il d’un virus si particulier ?

Le virus de la grippe appartient à la famille des « virus influenza ». Il en existe trois « types », comprenant chacun plusieurs « souches » : type A, B ou C, qui évoluent d’une année sur l’autre, en fonction des croisements du virus humain avec les virus animaux.
Les virus des groupes A et B ont une structure proche et sont recouverts de protéines de surface appelées hémaglutinines (H) et neuraminidases (N) qui permettent de les identifier simplement. Les virus de type A sont classés selon leurs protéines de surface (ex. : H1N1, H3N2…).
Le type A est le plus dangereux car il peut se modifier de façon importante. Il engendre des épidémies et, trois ou quatre fois par siècle, une pandémie. Le type B est le plus fréquent. Il est responsable d’épidémies. Le type C est moins agressif et n’est pas source d’épidémie.
Les virus de la grippe survivent plus longtemps à l’extérieur de l’organisme lorsque les températures chutent, c’est la raison pour laquelle les épidémies saisonnières surviennent en hiver dans les climats tempérés.?
L’agressivité du virus de la grippe est essentiellement lié à ses changements constants du matériel génétique contenu dans le noyau qui font que l’aspect antigénique du virus change et que les défenses immunitaires de l’organisme ne sont pas préparées, même si la personne concernée a fait la grippe l’année précédente. C’est pourquoi la composition des vaccins change chaque année pour être adaptée au virus circulant et être efficace.

Quelle est la différence entre grippe saisonnière et grippe aviaire ?

Des virus grippaux de type A, différents de ceux de l’homme, sont retrouvés en permanence chez différentes espèces animales, et notamment chez les porcs, les chevaux et les oiseaux. Ces virus entrent donc régulièrement en contact avec les virus humains et peuvent se mélanger avec eux s’ils infectent la même cellule (échanges de fractions d’ADN ou « gènes »), ce qui induit des changements d’aspect et de fonctionnement chez les virus humains. Les réservoirs animaux jouent un rôle important dans l’apparition de nouveaux types de virus chez l’homme. C’est pourquoi les pandémies de grippe prennent souvent naissance en Extrême-Orient, où la population très dense vit en contact étroit avec les animaux et, en particulier, les poulets et les canards qui sont vendus vivants sur les marchés.
Les oiseaux servent donc de « réservoir » à tous les sous-types de virus A. Chez les oiseaux, les virus se multiplient principalement dans les intestins (d’où l’excrétion de grandes quantités de virus dans les fientes) et dans l’appareil respiratoire, notamment chez les volailles. Chez les porcs et les chevaux, le virus se multiplie au niveau respiratoire et provoque une maladie respiratoire similaire à celle de l’homme.
La grippe aviaire se caractérise chez les volailles par l’apparition brutale d’une maladie grave dont le taux de mortalité peut avoisiner les 100 % en 48 heures. Le virus ne se contente pas d’affecter le seul système respiratoire et digestif, comme pour la forme bénigne : il envahit aussi de nombreux autres organes et tissus, et peut provoquer des hémorragies internes massives. La transmission entre poulets est très importante, d’où les mesures drastiques d’abattage.
L’épisode de « la grippe du poulet », survenue à Hong-Kong en 1997, a montré que, en cas de contact étroit entre l’homme et les volailles vivantes sur des marchés, des virus aviaires pouvaient directement infecter les hommes (inhalation de poussière de fiente de poulet infecté) et provoquer des grippes sévères : durant cette épidémie, 18 personnes ont été contaminées et 6 en sont mortes, mais il n’y a pas eu de transmission interhumaine de ces virus car ce virus ne disposait pas les aptitudes nécessaires pour passer d’un humain à un autre. En mars 2009, une nouvelle souche de virus grippal A(H1N1)2009 est apparue au Mexique et se propage rapidement dans le monde. Elle est causée par un virus A(H1N1) issu d’un réassortiment inédit entre des virus d’origine porcine, aviaire et humaine, ce qui explique la forte susceptibilité de la population à ce nouveau variant. En France métropolitaine, entre 13 et 24 % de la population a été infectée contre habituellement 3 à 8 % pour la grippe saisonnière.
Ainsi, la crainte principale des spécialistes de la grippe est qu’un homme infecté par un virus humain de la grippe soit également contaminé par un virus aviaire avec le risque que ces 2 virus se mélangent et donnent un virus hybride : très pathogène pour l’homme et capable d’une transmission interhumaine aisée, il serait alors à même de déclencher une pandémie gravissime.

Comment attrape-t-on la grippe commune ?

Quelle que soit la souche du virus de la grippe en circulation, la transmission entre les humains (« interhumaine »)  se fait essentiellement par voie aérienne : une personne contaminée projette des gouttelettes de salive dans l’air ambiant, en parlant, en toussant ou en éternuant (jusqu’à plus d’un mètre de distance !) et ces virus peuvent être inhalés par d’autres personnes, présentes dans la même pièce, qui seront contaminées à leur tour. Après la contamination par le virus de la grippe, la maladie se déclare dans les 48 heures en moyenne. Le malade reste contagieux pour les autres, jusqu’à cinq jours après le début des premiers signes chez l’adulte et sept jours chez l’enfant.
C’est le mécanisme principal de contamination, mais celle-ci peut également se faire par le contact avec des mains et des objets souillés par des gouttelettes de salive (poignées de porte, tables...). Cela souligne l’importance d’isoler les sujets infectés en les laissant à domicile, mais aussi de suivre les recommandations d’hygiène pour éviter la dissémination du virus : le malade doit tousser, éternuer ou se moucher dans un mouchoir jetable et il doit se laver les mains pour ne pas déposer les virus qui peuvent survivre quelques heures sur sa main ou un objet qu’il aura touché. Pour les sujets qui ne sont pas malades, il leur est conseillé de se laver fréquemment les mains en période d’épidémie et d’éviter les malades. Mais le meilleur moyen d’éviter la propagation de la maladie est la vaccination et cette vaccination préventive est particulièrement importante pour les sujets qui sont en contact avec les malades, les personnes âgées et les enfants.

Quelles sont les complications de la grippe ?

Chez les adultes jeunes et les enfants en bonne santé, la guérison se fait habituellement en une semaine, mais une fatigue peut fréquemment persister pendant les trois ou quatre semaines suivantes. Une toux sèche peut également persister durant deux semaines : elle est liée à une hyperréactivité bronchique, du même type que celle que l’on peut retrouver dans l’asthme, mais transitoire.
Chez les personnes fragiles (sujets âgés, immunodéprimés, femmes enceintes…) ou ayant une maladie chronique (diabète, insuffisance cardiaque, respiratoire ou rénale…), la grippe est moins bien supportée, elle est souvent plus sévère et des complications peuvent survenir : une infection pulmonaire bactérienne grave (ou « pneumonie ») ou une décompensation ou une aggravation de la maladie chronique préexistante (diabète, insuffisance respiratoire, cardiaque ou rénale, mucoviscidose...).
Les nourrissons, en particulier ceux de moins de six mois, ont également des risques accrus de complications. Toutefois, comme ils ne peuvent pas encore bénéficier du vaccin, ils doivent être protégés par leurs proches grâce aux « gestes barrière ». Pour les plus fragiles d’entre eux (prématurés porteurs de séquelles pulmonaires, enfants atteints de cardiopathie congénitale ou de déficit immunitaire congénital), la vaccination de leur entourage familial proche est recommandée.
Certains virus déclenchent des réactions très forte des défenses immunitaires qui peuvent dépasser leur objectif et détruire les cellules des alvéoles respiratoires dans le poumon, ce qui peut conduire à un syndrome de détresse respiratoire, le malade risquant de mourir asphyxié s’il n’est pas pris en charge dans un centre spécialisé.

Grippe : DIAGNOSTIC

Quels sont les signes de la grippe ?

La grippe se manifeste par des signes (ou « symptômes ») infectieux assez communs (fièvre, fatigue, angine, toux, courbatures,…), mais une des caractéristiques essentielles de cette maladie est que le début est souvent brutal et que la fatigue est souvent intense (« le malade va bien le matin et se couche dans la journée »)

Typiquement, les signes de la grippe sont les suivants :

• Une forte fièvre (autour de 39 °),

• Une fatigue intense (asthénie),

• Des courbatures (douleurs musculaires diffuses),

• Une angine,

• Des maux de tête (céphalées),

• Une toux sèche et rebelle.

Mais selon les années et selon les virus, les signes de la grippe peuvent varier (douleurs articulaires, diarrhée,…) et la fièvre peut même être assez modérée.
Chez certains sujets fragilisés (sujets âgés, immunodéprimés…), la grippe peut se compliquer et décompenser un état de santé précaire ou se surinfecter avec les bactéries qui infectent le poumon.
Chaque année, quelques malades peuvent même avoir une atteinte respiratoire massive avec insuffisance respiratoire aiguë (« syndrome de détresse respiratoire aiguë » ou « SDRA »). Cette atteinte massive est surtout liée à une réaction immunitaire qui dépasse la normale : elle va attaquer les voies respiratoires et imposer un séjour en réanimation avec une assistance respiratoire.
Avec certains virus, et lors des pandémies, ces complications respiratoires peuvent être beaucoup plus fréquentes avec le risque de dépasser les capacités d’accueil du pays.

Comment faire la différence entre un gros rhume et une grippe ?

De nombreux virus respiratoires différents de la grippe circulent à la même période que le virus grippal dans la population. Ils peuvent provoquer des signes très similaires à ceux de la grippe.
Beaucoup de gens disent « être grippés » dès qu'ils souffrent d’une fièvre avec angine et toux...) et il est difficile de faire la part des « vraies » et « fausses » grippes sans un prélèvement de gorge pour analyse virale (qui n’est pas systématique).
L'apparition brutale des signes ainsi que la grande fatigue physique et musculaire qui l'accompagne sont 2 caractères qui sont en faveur de la grippe.

Comment fait-on le diagnostic de la grippe ?

Dans un contexte d’épidémie de grippe saisonnière, la présence des symptômes habituels suffit le plus souvent au médecin traitant pour établir le diagnostic au cours de la consultation. Il n’y a alors pas besoin d’examens supplémentaires, sauf en cas de maladie associée ou de complication.
Il existe des réseaux de médecins généralistes, pédiatres ou urgentistes qui sont chargés de surveiller et de compter les personnes atteintes de syndromes grippaux afin de savoir très tôt si l’épidémie va être grave et si le vaccin en cours est bien adapté.
Dans ce contexte, le médecin peut être amené à réaliser des prélèvements de nez ou de la gorge chez certains de leurs patients grippés afin de les envoyer dans un laboratoire de virologie spécialisé qui vérifie s’il s’agit bien d’une grippe et identifie précisément la souche de virus grippal. Les données sont ensuite collectées à l’échelle nationale par ces réseaux qui les mettent à disposition sur leur site.

Quand faut-il consulter ?

Il est normal d’être fatigué et mal à l’aise en cas de grippe, et il n’est pas forcément nécessaire d’appeler le médecin qui est souvent débordé en période d’épidémie. Mais il ne faut pas hésiter à appeler le médecin traitant dans certaines situations à risque :
• Chez la femme enceinte,
• Chez le nourrisson,
• Si l’âge est supérieur à 65 ans,
• En cas de maladie chronique (diabète, insuffisance cardiaque, respiratoire ou rénale…).
C’est bien sûr aussi le cas si la grippe paraît très agressive :
• Fièvre élevée (plus de 40° C) ou mal supportée,
• Signes inhabituels : essoufflement au repos ou difficulté pour respirer, toux productive avec expectorations d’aspect purulent).
Il faut aussi consulter s’il y a une brusque aggravation et en l’absence d’amélioration après 72 h.

Quelles questions le médecin est-il susceptible de poser ?

Il faut se préparer à répondre à ces questions pour faciliter son analyse :
• Quand la maladie a-t-elle commencée ?
• Y a-t-il des maladies chroniques associées (diabète, insuffisance cardiaque) ?
• Quels sont les signes dont on se plaint ?
• Quel est le niveau de la fièvre ?
• Comment est la toux ? Sèche ou productive ?
bull; Est-ce qu’il y a une difficulté pour respirer ou un essoufflement ?
• Quels sont les médicaments qui sont pris actuellement ?

Grippe : TRAITEMENT

Que faire en cas de grippe ?

La grippe est fréquente, elle fatigue les malades, leur donne de la fièvre et des douleurs diffuses et risque de provoquer une déshydratation. Le malade doit donc avant tout se reposer et éviter de contaminer son entourage et ses collègues de travail.
En cas de fièvre importante, il est important de boire régulièrement pour éviter une déshydratation, en particulier chez le nourrisson à qui il faut proposer un petit biberon d’eau à volonté.
Il faut éviter de « rajouter de la chaleur à la fièvre » : il faut porter des vêtements légers et éviter les couettes et les édredons surnuméraires qui risqueraient surtout d’aggraver la déshydratation : transpirer n’a jamais amélioré la grippe. Chez le nourrisson et l’enfant, il est possible de leur donner des bains tièdes pour aider à faire baisser la fièvre.
Pour lutter contre la fièvre et les douleurs musculaires ou articulaires, il est possible de prendre du paracétamol en répartissant les doses en au moins 4 prises par jour et en adaptant le dosage à l’âge et au poids.

Quel est le traitement de la grippe de l’adulte ?

Il existe des médicaments antiviraux spécifiques de la grippe, mais leur prescription n’est généralement pas encouragée, sauf chez les sujets fragilisés ou à risque qui n’ont pas pu être vaccinés avant l’épidémie.
Le traitement d’une grippe chez l’adulte va donc le plus souvent associer le repos et la prise de médicaments anti-fièvre (« antipyrétiques ») en cas de fièvre importante (paracétamol ou anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l’ibuprofène, l'aspirine). Il ne faut pas mélanger les anti-inflammatoires et l’aspirine.
Il n’y a pas lieu de prendre d’emblée des antibiotiques dans le cadre d’une grippe puisqu’il s’agit d’une maladie virale et que les antibiotiques n’agissent pas sur les virus. En revanche, les antibiotiques ont bien sûr leur place en cas de surinfection bactérienne secondaire. C’est le médecin qui en décidera.
En cas de toux invalidante, les antitussifs doivent être utilisés avec précaution et sur avis médical (ne pas masquer une surinfection. Attention cependant à ne pas confondre une « toux sèche » d’irritation avec une « toux grasse » (avec crachats) de surinfection bactérienne qui peut survenir secondairement.

En attendant une consultation, que peut-on donner à un adulte ?

Le traitement d’une grippe chez l’adulte associe essentiellement le repos et une bonne hydratation (boissons régulières).
En cas de fièvre importante, il est possible de prendre des médicaments contre la fièvre (« antipyrétiques ») comme du paracétamol (500 mg à 1 gramme, quatre fois par jour) ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens : ibuprofène (200 à 400 milligrammes, trois fois par jour) ou aspirine (500 milligrammes ou 1 gramme, 3 fois par jour).

En attendant une consultation, que peut-on donner à un enfant ?

Chez l’enfant de plus de trois mois, en plus d’une bonne hydratation, il est possible de donner du paracétamol ou de l’ibuprofène (l’aspirine est contre-indiquée). La dose est adaptée en fonction du poids :
• Paracétamol : 60 mg/kg et par jour maximum, à répartir en quatre ou six prises, soit environ 15 mg/kg toutes les six heures ou 10 mg/kg toutes les quatre heures
• Ibuprofène : 20 à 30 mg/kg et par jour maximum, à répartir en trois ou quatre prises, soit maximum 10 mg/kg toutes les huit heures ou 7,5 mg/kg toutes les six heures.
Chez l’enfant de moins de trois mois, il est très important de le faire boire souvent et il faut lui proposer un petit biberon d’eau à volonté, en plus de ses biberons normaux. Il faut éviter de « rajouter de la chaleur à la fièvre » et il faut donc éviter de trop le couvrir. Comme médicament, seul le paracétamol est autorisé, à une dose maximum de 60 mg/kg et par jour, à répartir en quatre ou six prises, soit environ 15 mg/kg toutes les six heures ou 10 mg/kg toutes les quatre heures.
Attention, l’aspirine ne doit pas être administrée chez l’enfant sans avis médical, en raison du risque de survenue d’une maladie rare mais grave (le syndrome de Reye).

Grippe : PREVENIR

Comment éviter la grippe ?

Le virus de la grippe se transmet très facilement car il est très contagieux. Des mesures d'hygiène permettent cependant de limiter sa propagation lors des épidémies, mais la vaccination est le meilleur moyen de se protéger contre la grippe. Le suivi de la circulation des virus entre l’hémisphère nord et l’hémisphère sud permet le plus souvent d’anticiper le type de virus à venir et de proposer un vaccin actif sur les souches les pus probables (3 en général).
Au-delà de la vaccination, certaines mesures d’hygiène assez simples peuvent limiter les risques de contagion.
Cela vaut pour le malade infecté :
• Il est important de se laver régulièrement et soigneusement les mains : au minimum, avant de préparer le repas ou de manger, après s’être mouché, avoir éternué ou toussé en mettant sa main devant la bouche.
• Il vaut mieux se servir d’un mouchoir jetable pour se moucher, tousser, éternuer ou cracher, et il faut le jeter aussitôt après.
• Il faut éviter de serrer les mains ou d’embrasser pour dire bonjour.
• Il vaut mieux éviter de sortir et porter un masque pour rendre visite à une personne fragile.
• Il faut ouvrir les fenêtres pour aérer et diminuer la concentration en virus.
Cela vaut aussi pour les personnes fragiles :
• Pendant l’épidémie, il faut éviter d’emmener un nourrisson, ou une personne fragile, dans les lieux publics pour ne pas le faire entrer en contact avec des personnes infectées (transports en commun, centres commerciaux, hôpitaux,…).
• Il ne faut pas se toucher les yeux, la bouche ou le nez, sans s’être lavé les mains au préalable, surtout après une sortie.

Combien de temps le malade est-il contagieux pour son entourage ?

La période de contagion est variable selon les individus. En général, un adulte infecté est contagieux depuis la veille de l'apparition des symptômes et le reste durant trois à cinq jours. Les enfants peuvent être contagieux plus tôt et le rester jusqu'à dix jours après l'apparition des symptômes.
Cependant, le potentiel de contagion n'est pas constant au cours de l’infection. C'est au début de la maladie qu'il est le plus élevé. Il est donc important que le malade rentre chez lui dès qu’il commence à se sentir mal et qu’il ne sorte pas durant quelques jours, surtout si la grippe est confirmée.

Comment prévenir la grippe ?

La vaccination est le meilleur moyen de se protéger contre la grippe. Le virus de la grippe évolue et les souches de virus de la grippe en circulation ne sont pas les mêmes d’une année sur l’autre, c’est pourquoi il faut renouveler le vaccin annuellement.
La vaccination de la grippe saisonnière est fortement recommandée pour les personnes les plus fragiles car le virus est plus dangereux chez elles : l’objectif est d’obtenir une couverture vaccinale de 75 % dans ces populations (75 % des sujets vaccinés). La vaccination des soignants et des personnes s’occupant de jeunes enfants ou de personnes âgées est vivement conseillée.
Une seule injection annuelle suffit, mais pour les enfants de moins de neuf ans, jamais vaccinés contre la grippe, deux injections, à quatre semaines d’intervalle, sont nécessaires. Il faut environ deux semaines après le vaccin pour avoir une protection efficace, c’est pourquoi la vaccination doit être réalisée si possible avant le mois de décembre.
Les effets indésirables des vaccins contre la grippe sont bénins et transitoires : après la vaccination, il est possible de ressentir une douleur accompagnée de rougeur au point d'injection, quelques douleurs musculaires, des maux de tête, voire une fièvre légère. C’est transitoire, ce n’est pas grave et cela ne préjuge pas de la réaction au vaccin lors de l’année suivante. Les réactions allergiques plus graves sont extrêmement rares. 

Est-on immédiatement protégé de la grippe par la vaccination ?

Le vaccin est destiné à éduquer le système immunitaire parce que celui-ci ne connaît pas le nouveau virus de l’année. Mais pour que cette éducation soit effective et que les défenses immunitaires soient optimales, il faut attendre environ deux semaines. Il vaut donc mieux se vacciner avant le mois de décembre dans l’hémisphère nord.

Peut-on attraper la grippe à cause du vaccin ?

Le vaccin contre la grippe est composé de fragments de virus qui ne peuvent donc en aucun cas provoquer une infection. Cependant, une personne vaccinée peut contracter la grippe ou avoir des symptômes grippaux. Tout d’abord, il faut environ deux semaines pour que les défenses immunitaires soient optimales après la vaccination et durant ce laps de temps, il est possible de s'infecter. Deuxièmement, la composition du vaccin est établie 6 mois à l’avance pour avoir le temps de le fabriquer à grande échelle. Il s’agit donc d’une sorte de pari basé sur des observations épidémiologiques, mais les virus peuvent se modifier au cours de ces 6 mois et la protection conférée par le vaccin peut n’être que partielle.
Troisièmement, les symptômes d'un gros rhume peuvent être confondus avec ceux de la grippe. Les médecins eux-mêmes ne peuvent pas les distinguer sans effectuer des analyses. Des réactions de l’organisme à la vaccination (« réactions post-vaccinales ») telles que fièvre, douleurs musculaires ou sentiment de malaise peuvent survenir chez 5 % des personnes vaccinées. Ces réactions sont dues à l'activation du système immunitaire par le vaccin

Le vaccin contre la grippe peut-il avoir des effets indésirables ?

Des effets indésirables apparaissent dans environ 5 % des cas. La plupart du temps, il s'agit de réactions bénignes comme une rougeur ou une douleur au point d'injection, une légère fièvre, des douleurs musculaires ou des nausées. Ces réactions disparaissent généralement dans les deux jours qui suivent leur apparition.
Très rarement, des réactions allergiques comme de l'urticaire, des œdèmes, de l'asthme allergique ou une réaction allergique grave (choc anaphylactique) peuvent être observée.
Dans un cas sur un million, une réaction inflammatoire du système nerveux comme un syndrome de Guillain-Barré peut apparaître après une vaccination. Il n’est pas sûr que le vaccin en soit responsable et il faut remarquer que ce risque de complications graves est nettement supérieur au cours d’une infection par la grippe qu’après une vaccination.

Chez qui la vaccination ne doit-elle pas être faite ?

La vaccination contre la grippe est contre-indiquée en cas notion de réaction antérieure allergique grave (choc anaphylactique) à l'un de ses composants. En particulier, le vaccin ne doit pas être administré lorsqu’il existe une allergie grave connue aux protéines d'œuf.
La grossesse et l'allaitement ne constituent pas de contre-indications à la vaccination.
En cas de fièvre, la vaccination est généralement retardée jusqu'à la disparition des symptômes, car la réponse immunitaire pourrait être diminuée.

Chez qui la vaccination est-elle remboursée ?

L’Assurance maladie prend en charge le vaccin contre la grippe saisonnière à 100 % pour les personnes âgées de 65 ans et plus, les femmes enceintes, les personnes atteintes de certaines maladies chroniques (diabète, insuffisance cardiaque ou respiratoire, immunodéprimés…), les obèses, l’entourage familial des nourrissons de moins de 6 mois avec facteurs de risque de grippe grave, les personnes en établissement de soins de suite ou dans un établissement médico-social d’hébergement quel que soit l’âge, certains professionnels de santé (liste précise sur le site Legifrance).

Grippe : PLUS D’INFOS

La grippe en France

En France, la grippe touche chaque année entre 3 et 5 % de la population (2 et 8 millions de personnes) et provoque entre 1500 et 2000 morts, essentiellement chez les personnes de plus de 65 ans, les plus fragiles.

 

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JDF