Oncologie

Carcinome naso-pharyngé récidivant ou métastasé : bénéfice de l’immunothérapie

Un anti-PD1 en add-on de la chimiothérapie améliore la survie sans progression dans le carcinome naso-pharyngé récidivant ou métastasé, selon une mise à jour des résultats de l’étude RATIONALE-309.

  • Md Saiful Islam Khan/istock
  • 21 Avril 2022
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    Au cours d'un suivi de 15,5 mois, l'ajout du tislelizumab, un inhibiteur PD-1, à la chimiothérapie par gemcitabine-cisplatine a entraîné une amélioration de la survie sans progression chez les patients atteints de carcinome nasopharyngé récidivant ou métastatique : la SSP médiane est de 9,6 mois dans le groupe tislelizumab plus chimiothérapie par gemcitabine-cisplatine, contre 7,4 mois dans le groupe placebo plus chimiothérapie (HR 0,50, IC à 95% 0,37-0,68). Ces résultats actualisés de RATIONALE-309, un essai randomisé de phase III, ont été présentés lors d'une séance plénière virtuelle de l'American Society of Clinical Oncology.

    Une étude randomisée

    Dans l'étude RATIONALE-309, 263 patients éligibles atteints de carcinome nasopharyngé récidivant ou métastatique ont été randomisés entre un groupe tislelizumab à 200 mg par voie intraveineuse OU un placebo, le jour 1, en association à gemcitabine à 1 g/m2 les jours 1 et 8 et cisplatine à 80 mg/m2 le jour 1, toutes les 3 semaines pendant 4 à 6 cycles. Ce traitement d’attaque a été suivi d’un traitement d’entretien par tislelizumab ou placebo toutes les 3 semaines jusqu'à progression de la maladie, toxicité inacceptable ou retrait. En cas de progression de la maladie, les patients du groupe placebo pouvaient passer au tislelizumab.

    La PFS2 et la survie globale médianes n'ont pas été atteintes pour le bras tislelizumab + chimiothérapie et sont respectivement de 13,9 mois et 23,0 mois pour le bras placebo + chimiothérapie. Les HR sont de 0,38 (IC à 95%, 0,25, 0,58) pour la PFS2 et de 0,60 (IC à 95%, 0,35, 1,01) pour la survie globale. Les effets indésirables sont plus fréquents dans le groupe anti-PD1 mais les effets indésirables sévères sont à peu près équivalents dans les 2 groupes.

    De nouveau marqueurs prédictifs

    L'association des caractéristiques du microenvironnement tumoral par l'analyse de l'expression génétique a permis d'identifier des sous-groupes de patients qui ont des profils immunitaires tumoraux « froids », « moyens » et « chauds ». Les patients qui ont un environnement tumoral « chaud », sont caractérisés par la plus forte présence de cellules immunitaires, notamment des lymphocytes T, des lymphocytes NK, des cellules dendritiques (présentatrices d’antigène) et obtiennent le meilleur bénéfice en termes de survie sans maladie avec le tislelizumab, par rapport aux sous-groupes « froid » et « moyen ».

    Un bénéfice accru en termes de survie sans maladie est également observé chez les patients qui ont une signature élevée de cellules dendritiques activées, ce qui suggère que cette signature pourrait être utilisée comme biomarqueur potentiel.

    Une nette différence

    Il s'agit du premier rapport faisant état d'un bénéfice en termes de PFS2 pour un anticorps anti-PD-1 en association avec une chimiothérapie dans le cadre d'un traitement de première ligne du carcinome nasopharyngé récidivant ou métastatique. Ces résultats peuvent être en faveur de l'utilisation du tislelizumab + chimiothérapie comme traitement de première ligne de ce cancer, d’autant que d’autres études vont dans le même sens.

    Reste à poursuivre la recherche de nouveaux biomarqueurs prédictifs de la réponse aux anti-PD1 dans ce type de cancer.

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