Pneumologie

CBNPC: efficacité du Nivolumab en vraie vie

Une étude en vraie vie rassemblant des données françaises, allemandes et canadiennes a fait le point sur la survie à deux ans après traitement par Nivolumab en seconde ligne des cancers bronchiques non à petite cellule de stade avancé. Les résultats sont très encourageants. D’après un entretien avec Didier DEBIEUVRE.

  • 18 Nov 2021
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    Une étude en vraie, dont les résultats sont parus en novembre 2021 dans Lung Cancer, et dont l’objectif était de voir si l’on pouvait reproduire, en vraie vie, les résultats des essais cliniques qui montraient un bénéfice de survie important chez les patients traités par Nivolumab en deuxième ou troisième ligne pour un cancer bronchique non à petites cellules, localement avancé ou métastatique. Pour cela trois cohortes internationales ont été évaluées, dont deux cohortes prospectives, une française et une allemande et une cohorte rétrospective canadienne. Au total, 2585 patients ont été inclus, comprenant 1235 français, 881 allemands et 469 canadiens. Les critères d’inclusion étaient l’âge supérieur à 18 ans, être attient d’un CBNPC évolué et avoir déjà bénéficié d’une chimiothérapie. Une analyse poolée a été effectuée pour évaluer la survie globale à partir de l’introduction du Nivolumab, chez ces patients.

    Des résultats superposables entre les essais cliniques et la vraie vie

    Le docteur Didier DEBIEUVRE, chef du service de Pneumologie du Centre Hospitalier Universitaire de Mulhouse et auteur de ce travail, rappelle que les résultats des essais cliniques de phase 3 étaient très encourageants, puisque la survie globale était de 11,1 mois avec 48% de survie à un an, 27% à deux ans et 13% à cinq ans. Ce travail en vraie vie a permis d’inclure les patients qui n’avaient pas pu être inclus dans les essais cliniques de phase 3, c’est-à-dire les patients avec un mauvais état général, des métastases osseuses, hépatiques ou cérébrales ou encore les patients mutés EGFR. Didier DEBIEUVRE souligne que les résultats de cette étude en vraie vie sont concordants avec ceux des essais cliniques puisque la survie globale observée en vraie vie est de 11,3 mois et plus précisément 12 mois pour les carcinomes non épidermoïdes et 10 mois pour les carcinomes épidermoïdes.  Le suivi médian était de 17,5 mois et la survie globale à un an, en vraie vie a été e 48% et à deux ans de 28%. Didier DEBEIUVRE conclue donc que l’efficacité est la même en vraie vie que dans les essais cliniques, avec des patients lourdement prétraités et porteurs de co-morbidités.

    Une analyse en sous-groupes affine les résultats

    Didier DEBIEUVRE précise qu’ne analyse en sous-groupes a été effectuée et a montré que le bénéfice du traitement par Nivolumab était plus grand chez les patients en bon état général et chutait à 5,8 mois en cas d’altération du performans status. Une différence a également été observée entre les patients PDL1 positif avec une survie globale de 12,1 mois et PDL1 négatifs avec une survie de 8,6 mois. De même, la survie globale diminuait en cas de présence de métastases hépatiques ou osseuses. En revanche, Il n’y avait pas de différence de survie chez les patients traités ou non par corticothérapie. La présence de métastases cérébrales, l’âge et la ligne antérieure de chimiothérapie n’avaient, en revanche, pas d’influence, sur l’efficacité du traitement. En résumé, les patients PDL1 positifs et en bon état général ont eu un très bon résultat en matière de survie après traitement par le Nivolumab. Didier DEBIEUVRE précise également qu’il n’est pas apparu de nouveau signal de toxicité en vraie vie. Il explique que, malgré ces résultats, cette étude a des limites puisque les populations étudiées ne sont pas strictement homogènes et que beaucoup de données sont manquantes dans la cohorte canadienne. Une analyse multivariée n’a donc pas pu être réalisée.

    En conclusion, malgré quelques limites, ce travail montre que le bénéfice du Nivolumab est confirmé en vraie vie et qu’il est donc possible de traiter également les patients qui n’ont pas pu être inclus dans les essais cliniques de phase 3.

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