Urologie

Cancer de la prostate : impact non-négligeable du microbiote intestinal

Des bactéries intestinales communes pourraient favoriser la croissance des cancers de la prostate et les rendre plus résistants aux traitements.

  • Dr_Microbe
  • 10 Octobre 2021
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    Cancer le plus fréquent chez l'homme de plus de 50 ans, le cancer de la prostate est le plus souvent traité par hormonothérapie. Mais la présence de certaines bactéries intestinales pourraient réduire l'efficacité de ce type de traitement, alerte une récente étude publiée dans la revue Science. La cause ? La synthèse par ces bactéries de faibles niveaux d'androgènes chez les patients pouvant favoriser la croissance du cancer de la prostate.

    Ce lien entre rôle des bactéries et progression de ce type de cancer a été étudié par une équipe de chercheurs de l'Institut de recherche sur le cancer de Londres, de l'Institut de recherche en oncologie de Bellinzona (Suisse) et de l'École polytechnique fédérale de Zurich. Les scientifiques ont réalisé des tests sur des souris atteintes d'un cancer de la prostate et ont constaté que l'élimination de toutes les bactéries intestinales chez les rongeurs ralentissait la croissance de la tumeur et retardait l'apparition d'une résistance aux traitements anti-hormones. 

    L'étude a également démontré que la transplantation fécale chez les souris atteintes d'un cancer de la prostate hormonorésistant à des souris à faible taux d'androgènes qui n'avaient pas encore développé de résistance favorisait la croissance de la tumeur chez ces dernières.

    Manipuler le microbiome pour mieux traiter le cancer

    Ces observations ont été ensuite été transposées à l'humain : les chercheurs ont analysé les bactéries intestinales de patients traités au Royal Marsden NHS Foundation Trust (Londres). Parmi les patients étudiés, 19 d'entre eux avaient un cancer de la prostate qui répondait encore à l'hormonothérapie, tandis que 55 présentaient une hormonorésistance avancée.

    Les chercheurs ont incubé des mini-tumeurs appelées organoïdes, dérivées de patients atteints de cancer de la prostate, avec différentes bactéries intestinales et ont tenté de les traiter en laboratoire. Ils ont ainsi pu identifier les "empreintes" bactériennes favorables et défavorables liées à l'issue du cancer de la prostate, ce qui pourrait permettre d'identifier les hommes qui pourraient bénéficier de stratégies visant à manipuler le microbiome.

    Les résultats, une fois validés en clinique, pourraient offrir de nouvelles possibilités de traitement du cancer de la prostate, estiment les scientifiques.

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