Dermatologie
Dermatite atopique : efficacité rapide d'un anti-JAK par rapport à une biothérapie
Dans la dermatite atopique modérée à sévère, l’upadacitinib, un anti-JAK 1 administré par voie orale, améliore de façon plus marquée et plus rapide les lésions et le prurit que le dupilumab. Loa tolérance semble correcte à court terme.
- ri-s/istock
L’arrivée en 2019 du dupilumab, première biothérapie autorisée dans cette indication, a révolutionné la prise en charge des patients souffrant d’une forme modérée à sévère de dermatite atopique (DA) et ne répondant pas suffisamment ou ayant une contre-indication aux autres traitements. Toutefois, seule la moitié des patients qui le reçoivent sont améliorés de façon satisfaisante par ce traitement.
D’autres approches biologiques sont évaluées dans cette même indication, dont le recours à une petite molécule, l’upadacitinib, un anti-JAK 1 déjà utilisé dans la polyarthrite rhumatoïde et qui a fait la preuve de ses bénéfices dans la dermatite atopique dans 3 essais pivots de phase 3.
Score EASI75 à 16 semaines
L’étude Heads up, essai comparatif direct dont les résultats sont publiés dans JAMA Dermatology, démontre sa supériorité sur le dupilumab concernant le score de sévérité des lésions (EASI75) à 16 semaines, critère principal d’évaluation : score atteint par 71% des patients sous upadacitinib versus 61,1% de ceux sous dupilumab (p = 0,006).
Cet essai multicentrique international a inclus 692 patients (hommes 54%, âge moyen de 36 ans) ayant une dermatite atopique modérée à sévère, qui ont été randomisés pour recevoir de l’upadacitinib (30 mg par jour per os) ou du dupilumab (300 mg par voie sous-cutanée tous les 15 jours après une dose de charge de 600 mg).
Amélioration très rapide du prurit
L’upadacitinib s’est montré supérieur au dupilumab sur tous les critères d’évaluation secondaires, avec une amélioration significative de l’échelle Worst pruritus NRS dès la fin de la première semaine (31,4% en moyenne vs 8,8%, p <0,001), et de l’EASI dès la deuxième semaine (EASI 75 chez 43,7% vs 17,4% des patients, p < 0,001).
A la 16e semaine, 27,9% des patients avaient atteint un EASI 100, vs 7,6% de ceux traités par le dupilumab (p<0,001).
Pas de nouveau signal de sécurité
L’analyse du profil de sécurité n’a pas mis en évidence de nouveau signal, les principaux effets indésirables rapportés ayant été en phase avec les données des essais antérieurs.
Au total, l’incidence des effets indésirables à 16 semaines a été respectivement de 71,6% vs 62,8% et les taux d’interruption de traitement pour effet indésirable de 2,9 % et 1,2% respectivement pour l’upadacitinib et le dupilumab. L’acné a été l’effet indésirable le plus fréquent chez les patients traités par l’anti-JAK 1 (15,8% vs 2,6%).
L’upadacitinib à la dose de 30 mg par jour sur 16 semaines montre ainsi une efficacité probablement plus marquée et certainement plus rapide que le dupilumab, avec une tolérance correcte. Ceci ouvre de nouvelles perspectives dans la prise en charge de la dermatite atopique modérée à sévère même si on peut se poser la question du rapport bénéfice risque à ces doses sur le long terme. A noter qu’en France, cet anti-JAK 1 bénéficie d’une ATU depuis le printemps dernier chez les adolescents de plus de 12 ans et les adultes.








