Hépato-gastroentérologie
Carcinome hépatocellulaire : impact positif de l’éradication du VHC
Le large recours aux traitements antiviraux directs chez les sujets ayant une hépatite chronique C s’est accompagnée d’une baisse de l’incidence des carcinomes hépatocellulaires dans une population de retraités américains.
- Richard Villalonundefined/istock
L’arrivée des antiviraux directs a révolutionné le pronostic de l’hépatite C chronique, mais leurs bénéfices sur le risque de carcinome hépatocellulaire (CHC) au sein de la population restent mal précisés.
L’étude réalisée aux Etats-Unis sur la population de retraités couverts par un système de soins offrant l’accès à ces traitements (VHA, Veterans health administration) et publiée dans le JAMA, confirme leur impact positif sur l’incidence du CHC.
Alors que globalement aux Etats-Unis, seuls 14 % des patients ayant une hépatite chronique C (HCC) avaient eu accès à un traitement antiviral en 2016, ce taux est de 85 % dans cette large population de 4 à 6 millions de retraités selon les années.
Baisse de l’incidence à partir de 2015
L’analyse de l’évolution de l’incidence des carcinomes hépatocellulaires entre 2002 et 2018, en prenant en compte les antécédents d’infection chronique par le virus de l’hépatite C (VHC), met en évidence une augmentation régulière de l’incidence des CHC en lien avec une hépatite chronique C chez les sujets qui étaient virémiques ou chez lesquels le virus avait été éradiqué au moment du diagnostic de carcinome hépatocellulaire à partir de 2002, pour atteindre un pic en 2015 (31cas/100 000), avant de connaitre une diminution pour atteindre 21,8 cas/100 000 en 2018.
Chez les retraités qui avaient eu une hépatite chronique C, l’incidence des carcinomes hépatocellulaires a aussi atteint un pic en 2015 (1061 cas/ 100 000), suivi d’une baisse pour atteindre 773/100 000 en 2018 chez ceux traités par antiviraux directs. Et en 2018, le nombre de patients ayant bénéficié d’une éradication du virus C a commencé à dépasser celui de patients encore virémiques.
Evolution inverse dans les CHC d’autres causes
Chez ceux qui avaient été traités et dont le diagnostic de carcinome hépatocellulaire a été porté en 2018, le délai médian depuis l’éradication est de 2,8 ans. Parallèlement, les auteurs rapportent une augmentation des carcinomes hépatocellulaires non liés à l’infection chronique par le VHC à partir de 2015.
Certes, il s’agit d’une étude observationnelle qui ne peut pas établir de lien de causalité, mais pour les auteurs l’évolution à la baisse de l’incidence des carcinomes hépatocellulaires dans cette population est très certainement à mettre au compte de l’utilisation large des traitements antiviraux.








