Parkinson : la fatigue associée à une baisse de la PA diastolique.

La fatigue est un symptôme débilitant et courant au cours de la maladie de Parkinson. Une nouvelle étude révèle que la fatigue associée à la maladie de Parkinson s’accompagne de réductions faibles mais persistantes de la pression artérielle diastolique (PAD) tout au long de la journée.

La PA systolique (PAS) est un bon marqueur de l'athérosclérose et des maladies cardiovasculaires. La PA diastolique pourrait mieux refléter l’atteinte du système nerveux autonome (dysautonomie) qui est fréquente et précoce au cours de la maladie de Parkinson. Les résultats de cette petite étude sont publiés dans le Journal of Parkinson's Disease.

Une analyse en MAPA

Les chercheurs ont réalisé une évaluation transversale chez 35 personnes souffrant de maladie de Parkinson recrutées dans le système de santé des Anciens Combattants du Canada à Ann Arbor, via un tensiomètre de mesure ambulatoire de la pression artérielle, 24 heures sur 24, ce qui a permis de mesurer leur tension artérielle toutes les heures à domicile.

Les chercheurs ont interrogé les participants sur la présence de symptômes de fatigue et les ont regroupés en deux catégories : ceux qui souffrent de fatigue et ceux qui n'en souffrent pas.

Les résultats montrent que les Parkinsoniens participant à l'étude qui ont des symptômes de fatigue ont également une pression artérielle diastolique moyenne inférieure à celle des participants sans fatigue. Les différences sont les plus notables le matin.

Une nouvelle cible thérapeutique

 « Il s'agit d'une découverte inédite qui, nous l'espérons, ouvrira la voie à de nouvelles stratégies, actuellement inexploitées, de traiter les symptômes de fatigue associés à la maladie de Parkinson », a déclaré le Dr Kotagal, Département de neurologie, Université du Michigan et des Anciens Combattants du Canada, Ann Arbor. « Nous espérons que ces résultats nous aideront à progresser vers de meilleurs traitements contre la fatigue associée à la PAD basse ».

« Si nous pouvons concevoir et tester des traitements qui augmentent la PAD sans augmenter la pression artérielle systolique, ce qui aggraverait le risque cardiovasculaire, nous pouvons peut-être améliorer les symptômes de fatigue liés à la PAD basse. Nos données peuvent également avoir des implications sur les effets secondaires de certaines classes d'antihypertenseurs lorsqu'ils sont utilisés par des patients souffrant de PAD basse et de fatigue ».

La fatigue est fréquente

La maladie de Parkinson est un trouble neurodégénératif progressif et lent qui affecte le mouvement, le contrôle musculaire et l'équilibre. Il s'agit de la deuxième maladie neurodégénérative liée à l'âge, et elle toucherait environ 3 % de la population à 65 ans et jusqu'à 5 % des personnes âgées de plus de 85 ans.

La fatigue est un symptôme non moteur invalidant qui affecterait environ la moitié des personnes souffrant de maladie de Parkinson. Une revue systématique réalisée en 2015 sur ce sujet a confirmé l'absence de données probantes de qualité supportant un quelconque traitement de la fatigue associée à la maladie de Parkinson.

La fatigue est handicapante

La majorité des personnes atteintes de maladie de Parkinson considèrent la fatigue comme l'une de leurs trois plus grandes préoccupations symptomatiques. La fatigue est définie comme une diminution des niveaux d'énergie ou une perception d'efforts disproportionnés à réaliser par rapport aux activités physiques. Mais malgré la prévalence élevée de ce symptôme et sa nature invalidante, la communauté scientifique en sait relativement peu sur ses causes sous-jacentes.

La cause de la fatigue n’est probablement pas univoque mais comprendre les fondements biologiques de la fatigue associée à la maladie de Parkinson est une étape clé dans la conception de traitements efficaces.