Pneumologie
HTAP : lien avec l’obésité et le métabolisme oestrogénique dans le modèle murin
Le métabolisme des oestrogènes, modifié par l’obésité, constitue un facteur de risque d’hypertension artérielle pulmonaire significatif chez la souris. Les inhibiteurs d’oestrogènes sont à l’étude.
Une étude, parue en juin 2019 dans l’European Respiratory Journal, a observé les effets de l’inhibition de la synthèse des oestrogènes sur le développement de l’HTAP chez des souris obèses mâles et femelles. La production d’œstrogènes endogènes a été épuisée par de l’anastrozole, puis le développement de l’HTAP a été observé ainsi que les taux d’oestradiol plasmatiques et urinaires.
Obésité et oestrogènes : facteurs de risque d’HTAP
L’obésité représente une des co-morbidités les plus habituelles chez les sujets atteints d’HTAP. Il a également été prouvé que les oestrogènes favorisent le développement de l’HTAP. Or, le site principal de production d’oestrogènes est le tissu adipeux. Le rôle de l’obésité dans les modifications hormonales oestrogéniques constitue donc un facteur de risque non négligeable dans le développement de l’HTAP, mais dont le mécanisme est encore peu clair.
Un effet bénéfique des inhibiteurs des oestrogènes
Les souris obèses ont spontanément développé une HTAP et une refonte vasculaire pulmonaire. Les souris mâles obèses ayant reçu de l’anastrozole ont vu leur taux d’oestradiol diminué et les effets de l’obésité sur le système vasculaire pulmonaire ont également été moins importants. Les effets du stress oxydatif, liés à la production accrue de dérivés oestrogéniques par le tissu adipeux viscéral semblent donc atténués par l’anastrozole.
En conclusion, l’obésité modifie le métabolisme des oestrogènes et augmente le stress oxydatif qui favoriserait l’HTAP. Des essais cliniques portant sur l’effet bénéfique des anti-oestrogènes sont en cours, ce qui pourrait apporter une réelle avancée dans la prise en charge de l’HTAP, notamment chez les sujets obèses.
