Nutrition
Obésité : la sleeve-gastrectomie donne moins de réinterventions
Dans le cadre de la chirurgie bariatrique, la sleeve gastrectomie est la technique qui donnerait le plus faible taux de réintervention à 5 ans.
- Feverpitched/ISTOCK
Une chirurgie bariatrique peut parfois être suivie de complications qui peuvent nécessiter une nouvelle intervention. Dans un suivi à 5 ans d'une large série de malades opérés avec différentes techniques de chirurgie bariatrique, des chercheurs californiens montrent que la technique de la sleeve-gastrectomie réduit le risque de réintervention, par comparaison au by-pass.
Deux types d’opération étudiées
La chirurgie bariatrique désigne trois opérations distinctes : la sleeve gastrectomie, le by-pass et l’anneau gastrique. La première consiste à retirer les deux tiers de l’estomac, le by-pass ou chirurgie de Roux en Y repose sur la création d’un court-circuit : une partie de l’estomac est directement reliée à l’intestin pour limiter l’absorption des aliments. L’anneau gastrique permet de ralentir le passage des aliments dans l’estomac, et donc de réduire l’appétit.
Pour cette étude, les scientifiques ont étudié les cas de près de 20 000 personnes ayant été opérées grâce à la technique du by-pass et de plus de 15 000 patients ayant eu recours à la sleeve. Le risque de réintervention est inférieur de 7 points pour les personnes ayant eu recours à la sleeve-gastrectimie en comparaison à ceux ayant été opérés avec la méthode du by-pass (21,3% contre 28,3%).
"Cette étude est importante car elle fournit des informations importantes sur les effets indésirables sur cinq ans, explique Robert Li, son auteur. La plupart des autres bases de données sur la chirurgie bariatrique les rapportent seulement sur 30 jours ou un mois."
Des limites scientifiques
Certains biais ont été relevés dans cette étude. Les patients opérés par sleeve ont été nombreux à l’être dans les trois dernières années de l’étude. Sur l’ensemble, peu ont véritablement été suivis pendant 5 ans. Lors de la dernière partie de l’étude, la sleeve est devenue une opération plus courante dans les hôpitaux américains, il est possible que des améliorations techniques et une meilleure formation des chirurgiens aient influencé les résultats.
"Cette étude (…) ne s’intéresse pas à la perte de poids, à la satisfaction du patient et à la reprise de poids pour les deux techniques, confie Mir Ali, chirurgien bariatrique en Californie à Reuters Health. Ces autres facteurs peuvent déterminer quelle est la procédure correcte pour le patient". Selon lui, le risque de complications repose sur la capacité des patients à suivre les recommandations médicales : manger lentement, prendre les traitements prescrits et être régulièrement suivi. Pour lui, si les patients ne le font pas, le risque est important quelque soit le type d’opération subie.
La sleeve, la méthode privilégiée en France
Plus de 58 000 opérations de chirurgie bariatrique ont été réalisées en France en 2016 d’après la Haute autorité de santé. La sleeve représente plus de 58% de ces actes médicaux, contre 25% pour le by-pass. Seuls les patients dont l’indice de masse corporelle est supérieur à 40 sont concernés par ce type d’opérations. En France, 750 000 personnes sont en obésité morbide.








