La radiothérapie du cancer du sein multiplie par 10 le risque de cancer pulmonaire secondaire

Une étude Taïwanaise a cherché à montrer la relation entre l’irradiation pour un cancer du sein et l’apparition d’un cancer secondaire du poumon chez 7 408 femmes. Il s’agit d’une étude rétrospective avec beaucoup de biais et à laquelle manque un grand nombre de critères même si elle a confirmé la relation entre irradiation et risque de cancer secondaire. 

Une bonne technique de radiothérapie peut diminuer le risque

La radiothérapie reste essentielle dans le traitement du cancer du sein après tumorectomie. Elle apporte un vrai bénéfice qui n’est pas remis en cause dans cette étude. Mais, selon le Pr Philiipe Giraud, HEGP à Paris, l’une des faiblesses de cette étude réside dans le fait que l’on ne connait pas la dose de rayons reçus par les patientes. Une technique de radiothérapie très affinée est donc nécessaire en amont pour prévenir sa toxicité, à la fois cardiaque et pulmonaire et tenter de diminuer le risque de cancer secondaire.

Prolonger la surveillance de plus de 10 ans

 Giraud Philippe insiste sur la nécessité d’avoir une surveillance plus longue que celle des 5 ans habituelle en France. Les patientes de l’étude ont été suivies pendant 11 ans et même si on ne connait pas la population initiale des sujets taïwanais (tabagisme, exposition à des toxiques…), le taux d’apparition de cancer secondaire a été tellement élevé que ce risque n’est pas remis en cause. Ces patientes doivent bénéficier d’une surveillance pneumologique particulière au long cours.

En conclusion, le risque d’apparition de cancer pulmonaire secondaire après irradiation pour un cancer du sein est indéniable et la nécessité d’une surveillance de ces patientes très prolongée et supérieure à 10 ans s’impose.