Psychiatrie
Episodes psychotiques aigus : une méta-analyse qui change tout
Les épisodes psychotiques brefs, qu’ils soient transitoires, intermittents, aigus ou encore limités, partagent la même perspective évolutive favorable.
- KOBBEH/SIPA
Pour la première fois, une méta-analyse basée sur 82 études indépendantes et récentes a permis de montrer que le risque de récidive des épisodes psychotiques brefs était le même, quel que soit le type : trouble psychotique aigu et transitoire (TPAT), trouble psychotique aigu (TPA), symptômes psychotiques brefs et intermittents (SPBI) ou symptômes psychotiques brefs, intermittents et limités (SPBIL).
Pas d’influence de l’intensité
Concernant l’hypothèse que le risque de récidive est plus important en fonction de l’intensité des symptômes, aucune différence n’a été observée dans le pronostic de récidive du TPAT, du TPB, des SPBI, ou des SPBIL sur les 11 133 patients inclus et à toutes les échéances de suivi.
Concernant l’hypothèse que le risque de récidive est plus élevé dans le groupe en rémission d’un premier épisode psychotique aigu de schizophrénie (ES), celle-ci est confirmée par le suivi à long terme, avec un risque de récidive psychotique significativement plus élevé : 0,78 à 24 mois et 0,84 à 36 mois ou plus. Alors qu’il est significativement inférieur dans les quatre groupes d’épisodes psychotiques brefs (TPAT, TPA, SPBI, ou SPBIL) : 0,39 à 24 mois et 0,51 à 36 mois ou plus.
Une analyse robuste
Ces résultats ont été obtenus dans un groupe de personnes en rémission d’un premier épisode psychotique bref et par comparaison avec un groupe de personnes en rémission d’un premier épisode psychotique aigu de schizophrénie. Tous les articles originaux rapportant une récidive psychotique lors du suivi à 6, 12, 24, et 36 mois ont été inclus. Aucun biais de publication n’a été mis en évidence et le genre et l'exposition aux médicaments antipsychotiques ont été intégrés dans la modulation des résultats.
Un pronostic rassurant
Ainsi, aucune différence pronostique n’existe vis-à-vis du risque de récidive entre le TPAT, le TPA, les SPBI, ou les SPBIL. Cette méta-analyse apporte des preuves cohérentes en faveur de l’amélioration du pronostic à long terme des épisodes psychotiques brefs par rapport aux premiers épisodes de schizophrénie. Ces résultats vont clairement influencer le diagnostic et la pratique clinique lors de la gestion précoce des épisodes psychotiques.
Vers une approche trans-diagnostique
Les stratégies médicamenteuses utilisées diffèrent selon que l’on distingue le trouble psychotique aigu et transitoire (TPAT), le trouble psychotique aigu (TPA), les symptômes psychotiques brefs et intermittents (SPBI), et les symptômes psychotiques brefs, intermittents et limités (SPBIL).
Les auteurs proposent de redéfinir le concept d’épisode psychotique bref plutôt autour d’une durée des symptômes allant de un jour à un mois. Une telle approche diagnostique transversale serait plus adaptée dans la classification des concepts. Elle faciliterait aussi la recherche et la rédaction de recommandations pour la prise en charge précoce des troubles psychotiques aigus et du premier épisode de schizophrénie.








