Oncologie
Mélanome : l’ablation du ganglion sentinelle est remise en cause
L’ablation immédiate des ganglions chez les patients atteints d'un mélanome avec ganglion sentinelle positif ne présente pas d’efficacité supérieure sur les chances de survie comparée à une simple surveillance échographique.
- nikolasvn/epictura
Une nouvelle étude revient sur l’intérêt de retirer immédiatement les ganglions chez les patients atteints d'un mélanome avec envahissement du ganglion sentinelle. Les résultats, publiés dans le New England Journal of Medicine, remettent en cause l’utilité d’une telle intervention.
Une fois le diagnostic établi, il est d’usage de retirer sans tarder les ganglions à proximité du mélanome. Ils font par la suite l'objet d'une biopsie afin de déterminer le stade de propagation. L’objectif étant de prolonger la durée de vie des patients grâce à un diagnostic plus complet.
Intervention invasive
Cette étude, menée sur près de 2000 patients atteints de mélanome avec ganglion sentinelle positif, interroge l’impact réel de cette intervention sur les chances de survie. Deux groupes de participants ont ainsi été formés, l’un subissant une ablation immédiate des ganglions et l’autre une simple surveillance échographique des ganglions. Il s’agit de l’étude la plus vaste menée pour évaluer cette procédure.
Or, selon les observations des chercheurs, l’ablation des ganglions n’apporte pas d’amélioration sur la prolongation de la vie des patients, par rapport à ceux qui ne subissent pas cette intervention. En d’autres termes, cette procédure invasive et porteuse d’effets secondaires potentiels serait plutôt inutile.
Près d’un patient sur quatre ayant subi une ablation des ganglions souffrent en effet de lymphœdème. Dans l’étude, les participants qui ne subissaient pas d’ablation ganglionnaire n’étaient que 6 % à développer cette complication.
Vers une nette diminution des ablations ?
« Les résultats de cette étude vont se traduire par une nette diminution du nombre d'interventions dans le monde pour retirer les ganglions près de la tumeur », estiment ainsi les auteurs, de l'Institut de recherche du centre médical Cedars-Sinai (Los Angeles).
L’ablation des ganglions permet toutefois un meilleur contrôle régional de la maladie et apporte des informations sur le pronostic. Ces résultats devront donc être discutés afin d’éventuellement revoir les recommandations et de proposer des protocoles plus efficaces.








