ASH 2025
HD21 à l’ASH 2025 : vers un traitement du Hodgkin avancé plus efficace et mieux toléré
L’ASH 2025 a présenté les résultats à cinq ans de l’étude HD21, un essai majeur dans le lymphome de Hodgkin avancé. Cette mise à jour confirme qu’un protocole plus moderne, BrECADD, peut remplacer le schéma historique eBEACOPP tout en réduisant la toxicité à long terme. Pour une maladie qui touche surtout de jeunes adultes, cette évolution pourrait transformer la prise en charge et améliorer durablement la qualité de vie des patients.
- Dragon Claws/istock
L’ASH 2025 a donné un éclairage nouveau sur la prise en charge du lymphome de Hodgkin avancé. L’étude HD21, menée par le German Hodgkin Study Group, présentait cette année ses résultats à cinq ans, un recul suffisamment long pour évaluer non seulement la survie, mais aussi les effets tardifs des traitements.
Dans le Hodgkin avancé, le traitement standard a longtemps été le protocole eBEACOPP. Ce schéma intensif a démontré son efficacité, mais génère chez certains patients des complications durables. Les neuropathies, les cytopénies prolongées et l’impact sur la fertilité sont des préoccupations majeures, d’autant plus que cette maladie touche des patients jeunes qui ont une espérance de vie longue après guérison.
BrECADD a été conçu pour répondre à cette problématique : conserver la force thérapeutique d’eBEACOPP tout en réduisant sa toxicité. L’étude HD21 compare directement les deux protocoles, avec une approche basée sur le PET-scan précoce, qui permet d’adapter l’intensité. Les patients qui répondent rapidement peuvent être allégés ; ceux qui répondent moins bien peuvent être intensifiés.
Les résultats présentés cette année montrent clairement que BrECADD remplit sa promesse. En termes d’efficacité, il ne fait pas moins bien qu’eBEACOPP : les taux de survie globale et de survie sans progression à cinq ans sont similaires, confirmant que l’allégement du protocole ne compromet pas le contrôle de la maladie.
La différence apparaît surtout dans les effets tardifs. Les neuropathies sont moins fréquentes et moins sévères, les cytopénies prolongées plus rares. L’impact sur la fertilité semble également moins marqué, même si les données à ce sujet devront continuer à être suivies. Ces éléments sont essentiels, car un patient atteint d’un Hodgkin avancé a généralement de longues années devant lui après traitement. Préserver cette qualité de vie post-guérison est devenu un enjeu médical prioritaire.
Le recours au PET-scan précoce est un autre élément central de cette évolution. Au lieu d’un traitement standardisé pour tous, le PET permet une médecine plus fine. Les patients qui montrent une bonne réponse après deux cycles peuvent bénéficier d’un protocole allégé, réduisant le risque de toxicité inutile. À l’inverse, ceux qui répondent moins bien peuvent maintenir un niveau d’intensité adapté à leur situation. Ce principe de personnalisation devient progressivement un standard dans les lymphomes, et HD21 en est l’un des meilleurs exemples.
Pour les médecins généralistes, ces résultats ont plusieurs implications pratiques. Ils signifient que les patients traités pour un Hodgkin avancé auront, dans les années à venir, moins de séquelles persistantes. Cela concerne notamment la fatigue chronique, les engourdissements ou douleurs liées aux neuropathies, ou encore les difficultés liées à des cytopénies durables. Le suivi après traitement pourra donc évoluer vers une surveillance plus légère et plus axée sur la qualité de vie.
L’étude rappelle également la nécessité, pour les généralistes, de maintenir un dialogue régulier avec les hématologues, notamment pour les questions de fertilité. Les protocoles allégés comme BrECADD semblent mieux préserver cette dimension essentielle chez des patients souvent jeunes.
Enfin, HD21 illustre une tendance de fond en hématologie : à mesure que les traitements deviennent plus efficaces, l’exigence de limiter la toxicité devient centrale. Les protocoles modernes cherchent aujourd’hui non seulement à guérir, mais à guérir en laissant le moins de traces possible. BrECADD, par son équilibre entre efficacité et tolérance, s’inscrit pleinement dans cette évolution.
En conclusion, l’étude HD21 confirme que le protocole BrECADD pourrait devenir le nouveau standard du Hodgkin avancé. Elle montre qu’un traitement allégé peut être tout aussi efficace, mais beaucoup moins délétère à long terme. Pour les médecins généralistes, cela signifie un accompagnement plus serein des patients après traitement, moins d’effets durables à gérer, et une prise en charge plus cohérente avec les objectifs actuels de qualité de vie.
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