Gynéco-obstétrique
Un DIU à dosage hormonal élevé réduit le risque de GEU
Sur quels critères peut-on choisir entre un dispositif intra utérin (DIU) en cuivre ou hormonal ? Jusqu’à ce jour, la réponse est loin d’être standardisée. Mais l’étude menée par EPI-PHARE apporte des éléments nouveaux sur un critère, le risque de grossesse extra-utérine (GEU) sous DIU.
- JPC-PROD/istock
Les données nationales du Système national des données de santé (SNDS) ont été exploitées pour recenserles GEU chez des femmes ayant reçu un DIU pour la première fois entre 2018 et 2022. Les DIU étudiés comprenaient des DIU au lévonorgestrel à différents dosages (13,5 mg, 19,5 mg, 52 mg) ainsi que des DIU en cuivre.
Au total, 45 450 femmes ont reçu un DIU lévonorgestrel 13,5 mg, 212 301 un lévonorgestrel 19,5 mg, 244 871 un lévonorgestrel 52 mg, et 1 033 505 un DIU cuivre. L’âge moyen des utilisatrices variait selon le type : 26,8 ans pour le 13,5 mg, 29,7 ans pour le 19,5 mg, 35,2 ans pour le 52 mg, et 29,1 ans pour le cuivre.
TAUX PLUS ELEVE POUR LES DIU HORMONAUX FAIBLEMENT DOSES.
Sur un an, le taux d’incidence de GEU était de 0,18 pour 100 personnes-années chez les utilisatrices de DIU lévonorgestrel 13,5 mg, 0,10 pour 100 p.-a pour celles avec le DIU 19,5 mg, 0,04 pour 100 p.-a pour le DIU 52 mg, et 0,07 pour 100 p.-a chez les utilisatrices de DIU en cuivre.
Par rapport aux DIU en cuivre, le risque relatif (hazard ratio) de grossesse extra-utérine était multiplié par 2,57 (IC 95 % 1,92–3,43) pour les DIU lévonorgestrel 13,5 mg, par 1,37 (IC 95 % 1,15–1,62) pour les DIU 19,5 mg, tandis que le DIU 52 mg était associé à un risque réduit (HR 0,62, IC 95 % 0,49–0,80).
Ces résultats montrent que lorsque survient une grossesse sous DIU, le risque de GEU dépend fortement du type et du dosage du dispositif. Le DIU hormonal à faible dose (13,5 mg) semble le plus associé à un risque de GEU plus élevé, tandis que le DIU hormonal à dose élevée (52 mg) présente, dans cette étude, le risque le plus modéré, même inférieur à celui du DIU en cuivre.
Lorsque l’on compare les DIU hormonaux au DIU cuivre, le risque relatif (hazard ratio) de GEU varie selon le dosage : le DIU lévonorgestrel 13,5 mg est associé à un risque multiplié par 2,57 (IC 95 % 1,92–3,43), le 19,5 mg à un HR de 1,37 (IC 95 % 1,15–1,62), tandis que le 52 mg est associé à un risque moindre que le cuivre (HR 0,62, IC 95 % 0,49–0,80).
Ces résultats indiquent que, dans l’hypothèse d’une grossesse sous DIU, le risque de GEU dépend fortement du type de dispositif utilisé. Le DIU hormonal à faible dose de lévonorgestrel (13,5 mg) présente le risque le plus élevé, tandis que le DIU hormonal à dose élevée (52 mg) semble offrir un profil de risque plus favorable — même inférieur à celui du DIU cuivre — au cours de la première année suivant la pose.
UN TAUX ABSOLU DE RISQUE FAIBLE
Au regard de ces résultats, il est essentiel d'informer la patiente qu'aucune méthode contraceptive n'est infaillible. Et de rappeler qu'une grossesse est toujours possible, même avec un DIU. Dans ce contexte, si une grossesse survient, le risque que celle-ci soit extra-utérine n'est pas nul. Mais il varie selon le type de DIU. Cette variation dose-dépendante du risque impose de bien évaluer le choix du DIU en fonction du profil de la patiente — âge, ressenti, besoins — et d'anticiper les conséquences d'une grossesse éventuelle.
En outre, bien que le risque relatif soit plus élevé pour certains stérilets hormonaux, les taux absolus restent faibles (quelques cas pour 10 000 utilisatrices par an). Cela doit être clairement expliqué pour ne pas créer une peur disproportionnée, mais afin d'assurer une information juste et équilibrée.








