Pneumologie
Réduction endoscopique de l'emphysème, les coils n'ont pas dit leur dernier mot !
Près de la moitié des patients emphysémateux ne sont pas éligibles à la pose de valves endo-bronchiques pour réduire leur volume pulmonaire. Les coils avaient en partie compensé ce manque thérapeutique mais sont tombés dans l’oubli des industriels. Une nouvelle forme de spirales pourrait bien représenter une alternative solide pour ces patients. D’après un entretien avec Nicolas GUIBERT.

Un case report, publié en avril 2025 dans Respiratory Medicine and Research, a décrit un premier cas de traitement par un nouveau dispositif de bobine, modifié, récemment mis au point. Il s’agit d’une publication française qui décrit le cas d’une femme, non éligibles au traitement par valves endo-bronchiques, qui a bénéficié de cette nouvelle conception de spirales qui vise à améliorer l’efficacité, grâce à une forme plus complexe avec deux hélices distales. Ce dispositif a pu être utilisé grâce au marquage CE et à l’extrapolation des données d’efficacité et de sécurité des dispositifs précédents, dont le processus d’implantation et les mécanismes d’action sont semblables.
Une ouverture pour les situations d’impasse thérapeutique
Le professeur Nicolas GUIBERT, pneumologue dans le service de pneumologie interventionnelle, au Centre Hospitalier Universitaire de Toulouse, et auteur de ce travail explique que ce dispositif se présente comme une alternative aux traitements endoscopiques classiques de l’emphysème, essentiellement représentés par les valves endo-bronchiques. Il rappelle que la technique des spirales avait progressivement été abandonnée par les industriels, même si un patient sur deux était amélioré par cette technique. Nicolas GUIBERT précise que le dispositif utilisé dans ce case report a été modifié. Il utilise la même technique que les coils mais avec un design différent, qui entraine plus de traction sur le parenchyme pulmonaire. Cela permet de couvrir une situation d’impasse thérapeutique. En effet, la moitié des patients emphysémateux est éligible à une réduction de volume pulmonaire mais les valves ne fonctionnent pas pour tous, notamment chez les patients qui présentent une scissure incomplète. Ces patients seront donc traités par spirales et seront identifiés selon des critères de sélection très précis.
Une technique qui s’implante dans les CHU
Nicolas GUIBERT souligne que ce travail est un cas clinique, qui a plus une allure d’éditorial , qui doit garder une valeur limitée, et qui ne permet pas encore d’apporter de preuve. Toutefois, ce travail, qui est une présentation d’un nouveau dispositif , illustrée par un premier cas clinique, donne de bons espoirs. Il s’agit de la première patiente traitée en France, par ce nouveau dispositif (une seconde patiente a été récemment traitée). Les résultats ont été positifs à court terme et après 6 mois. Cette technique est en cours d’implantation dans les Centres Hospitaliers Universitaires français. Nicolas GUIBERT rappelle qu’il existe un grand nombre d’essais randomisés avec l’ancien modèle de coils mais celui-ci est différent et nécessite de faire des travaux avec un plus grand nombre de patients et des résultats sur un plus long terme. Ces essais seront mis en place avec la SPLF afin d’inclure au moins une cinquantaine de patients.
En conclusion, après l’abandon des coils, de nouvelles spirales, au design différent, viennent d’arriver sur le marché comme alternative aux valves endo-bronchiques en cas de non-indication de celles-ci dans la réduction de volume pulmonaire chez les patients emphysémateux. Une technique encore à l’essai mais prometteuse…