SEP

La sclérose en plaques nuit au cerveau longtemps avant l’apparition des symptômes

Des chercheurs ont découvert que le système immunitaire des patients souffrant de sclérose en plaques commence à attaquer le cerveau jusqu’à sept ans avant le diagnostic.

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  • 21 Octobre 2025
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    La sclérose en plaques (SEP) est une maladie auto-immune touchant le système nerveux central. Elle conduit le système immunitaire à attaquer la gaine de myéline qui entoure l'axone des nerfs, poquant des troubles moteurs, sensitives et cognitifs.

    Une nouvelle étude de l’université de Californie à San Francisco (UCSF) assure que ces assauts sur les fibres nerveuses à l'origine des lésions, débuteraient bien plus tôt qu’on le pensait.

    SEP : les premières attaques du système nerveux apparaissent 7 ans avant le diagnostic

    Afin de mieux comprendre les enchaînements conduisant à l’apparition des lésions dans le système nerveux central lors d’une SEP, les chercheurs ont repris les échantillons sanguins de 134 personnes atteintes de la maladie. Ils avaient été prélevés avant et après leur diagnostic. Plus de 5.000 protéines ont été analysées.

    Les résultats ont montré que sept ans avant le diagnostic, les malades affichent une augmentation d’une protéine présente sur la gaine protectrice des nerfs du système nerveux central, appelée MOG (Myéline Oligodendrocyte Glycoprotéine). Cela indique "une lésion de l'isolant entourant les fibres nerveuses", précisent les auteurs dans leur communiqué. Un an après l'apparition de cette première hausse, une autre protéine, baptisée Neurofilament à chaîne légère, est observée. Ce qui révèle la présence d’une lésion des fibres elles-mêmes, ajoutent les experts.

    Durant cette période, l’IL-3 et certaines protéines apparentées ont également été repérées dans les prélèvements sanguins. Or, les chercheurs notent que l’IL-3 "joue un rôle important dans cette phase précoce où le système nerveux central subit des dommages importants, mais que le patient ne le ressent pas encore". Cette protéine est, en effet, connue pour "recruter" des cellules immunitaires dans le cerveau et la moelle épinière, où elles attaquent les cellules nerveuses.

    "Nous savons maintenant que la sclérose en plaques se déclare bien avant l’apparition des premiers symptômes, ce qui ouvre la possibilité réelle que nous puissions un jour prévenir la sclérose en plaques, ou du moins utiliser nos connaissances pour protéger les personnes contre de nouvelles lésions", remarque Dr Ari Green, auteur de l’étude parue dans Nature Medicine le 20 octobre 2025.

    Sclérose en plaques : vers un dépistage plus précoce de la maladie ?

    Au total, l’équipe a identifié environ 50 protéines pouvant annoncer la sclérose en plaques lors de ses recherches. Elle a soumis une demande de brevet pour un test sanguin de diagnostic reposant sur les 21 d'entre elles qui sont les plus significatives.

    Si leurs travaux aboutissent, ils pourraient aider à mieux diagnostiquer et prévenir la maladie auto-immune, première cause de handicap sévère non-traumatique chez les jeunes adultes, assure le Dr Ahmed Abdelhak, professeur adjoint de neurologie à l'UCSF et premier et co-auteur principal de l'article. "Nous pensons que nos travaux ouvrent de nombreuses perspectives pour le diagnostic, le suivi et le traitement de la SEP. Cela pourrait changer radicalement notre compréhension et notre prise en charge de cette maladie."

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