Onco-thoracique

Tumeurs thymiques : la 9ème classification s'annonce

Alors que la 9ème classification des tumeurs thymiques sera bientôt publiée et elle devra répondre à des questions non résolues, dont la révision du projet de classification de l’IASCL sur les tumeurs thymiques

  • Nerthuz/istock
  • 05 Jul 2022
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    Les tumeurs épithéliales thymiques sont des tumeurs rares développées au dépend du médiastin antérieur. On compte une incidence de moins de 300 cas par an en France. La classification actuelle de ces tumeurs repose sur la 8ème classification TNM établie par l’IASLC (International Association for the Study of Lung Cancer), et en pratique aussi sur la classification d’origine de Masaoka-Koga.

    Il reste des zones d’ombre non clairement définies dans la classification de ces tumeurs. Cet article revient sur ces éléments qui seront peut-être éclaircis lors de la 9ème classification prochaine.

    Des problèmes non résolus de classification

    Six points de classification sont apparus non homogènes et mériteront une discussion lors de la prochaine classification internationale

    1. Tout d’abord il existe une variabilité de la description histologique des tumeurs thymiques entre continents : il a été noté moins de stades A en Asie, et plus de stades B2 en Europe, moins de marges R0 en Europe alors que plus en Amérique du Nord. Ces différences géographiques posent question et seront abordées lors de la prochaine classification pour savoir s’il s’agit d’une réelle différence de répartition géographique de la pathologie ou d‘une différence de définition.

    2. La 8ème classification propose d’utiliser une seule et même classification pour les thymomes et les carcinomes thymiques, qui sont pourtant différents sur le plan histologiques et pronostique. Mais la biologie moléculaire, et peut-être d’autres marqueurs seront utilisés à l’avenir pour différencier ces 2 entités histologiquement différentes avec un potentiel d’agressivité différent.

    3. Si dans la plupart des classifications TNM, la taille tumorale est utilisée pour classer le T, dans la classification des tumeurs thymiques, la taille n’est pas retenue mais l’envahissement tumoral pour classer le T. De ce fait, il y a peu d’information entre taille tumorale et survie, mais plutôt un lien entre envahissement des structures avoisinantes et survie. Ce point mériterait d’être approfondie dans les prochaines classifications.

    4. Comme décrit dans le point 3, l’envahissement des structures adjacentes est utilisé pour la classification du T dans les tumeurs thymiques. Cependant, le nombre de structures envahies, le type (plèvre, péricarde), la latéralité pourraient être plus finement précisé et modifier la classification du T

    5. Le rôle pronostique de l’envahissement ganglionnaire dans les tumeurs thymiques a souvent été sous-estimé. Si certains auteurs japonais ont tenté de mettre en avant l’importance de la classification ganglionnaire (N), elle reste assez simple à ce jour mais pourrait être précisé à l’avenir.

    6. La classification des cas avancés et métastatiques nécessiterait une clarification et une précision dans les prochaines classifications, d’autant plus que els techniques d’imagerie aujourd’hui permettent avec plus de finesse la description des atteintes étendues.

    Pour conclure, les tumeurs thymiques sont rares et leur classification est en perpétuelle évolution. Les comités et associations internationales sont une moyenne pour améliorer à l’avenir la connaissance de ces tumeurs et leur description, afin d’en améliorer leur prise en charge.

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    JDF