Pneumologie

COVID 19 : caractéristiques cliniques à 4 mois des patients hospitalisés

Les caractéristiques cliniques à quatre mois d'une cohorte de patients après leur hospitalisation pour COVID 19 ont été décrites. Les séquelles peuvent être nombreuses, touchant différents systèmes et de gravité variable. Des travaux à long terme seront nécessaires pour suivre leur évolution.

  • 29 Jul 2021
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    Une étude française, dont les résultats sont parus en juin 2021 dans le JAMA, a cherché à faire le point sur les séquelles à long terme de l’infection sévère par le COVID-19. Il s’agit d’une étude de cohorte prospective, non contrôlée. Les patients inclus ont tous été hospitalisés pour une infection à COVID-19, entre le premier mars 2020 et le 29 mai 2020. Ils ont ensuite été contactés par téléphone, quatre mois après leur sortie de l’hôpital. Ceux qui décrivaient encore des symptômes et ceux qui ont été hospitalisés en soins intensifs ont bénéficié d’évaluations approfondies en soins ambulatoires. Au total, 834 patients étaient admissibles et 478 ont été interrogés par téléphone et 177 d’entre eux ont bénéficiés d’explorations en ambulatoire. L’âge moyen était de 61 ans, avec 201 hommes et 277 femmes.

    Des séquelles fréquentes et variées

    Les résultats de cette étude ont montré que plus de la moitié des patients ayant bénéficié de l’entretien téléphonique décrivait au moins un symptôme qui n’était pas présent avant l’infection. Il s’agissait essentiellement d’asthénie, de troubles cognitifs et de difficultés respiratoires. Les patients ayant bénéficié d’explorations en ambulatoire, notamment de tomodensitométrie et de scintigraphie thoraciques avaient dans 63% des cas des opacités en verre dépoli et 19% ont développé des lésions fibrosantes. Les patients ayant eu un syndrome de détresse respiratoire aigüe ont eu des lésions fibrosante séquellaires dans près de 40% des cas. Les symptômes psychiques étaient fort présents chez les sujets ayant séjourné en soins intensifs. Ils étaient à type d’anxiété chronique et/ou de dépression réactionnelle. Les autres séquelles observées étaient cardiologiques avec une baisse de la fraction d’éjection ventriculaire à moins de 50% dans8 cas et une insuffisance rénale chronique chez deux patients. Il faut également souligner que la sérologie virale est restée positives dans la plupart des cas.

     

    Une photographie des séquelles qui nécessite des analyses plus précises

    Cette étude est pertinente et intéressante car elle propose une photographie des séquelles possibles des patients hospitalisés pour COVID-19, quatre mois après leur infection. Néanmoins, il s’agit d’une étude prospective nonc contrôlée c’est-à-dire sans groupe témoins, qui consoliderait les résultats. De plus, ces patients n’ont pas pu bénéficier d’évaluations avant leur infection par le COVID-19, ce qui crée un biais dans les résultats, notamment d’imagerie. Il est donc nécessaire d ’affiner ces résultats avec d’autres études qui prouveraient l’association de ces symptômes avec l’infection par le COVDI-19. Ces symptômes ne son néanmoins pas à minimiser et la prise en charge des patients post-COVID doit être rigoureuse et poursuivie sur le long terme.

    En conclusion, les séquelles de l’infection sévères par COVID-19 sont multiples et variées et sont à prendre au sérieux sur le long terme. Des études approfondies sont nécessaires pour aboutir à des recommandations de prise en charge de ces patients de plus en plus nombreux.

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    JDF