Santé publique
Vaccins HPV, une seule dose peut suffire!
Alors que le schéma vaccinal en France comprend deux à trois doses de vaccin selon les âges, la protection conférée par une seule dose contre les infections serait quasi optimale. Faut-il changer les recommandations ?
- Gilnature/Istock.
La France, grâce aux campagnes de communication diffusées actuellement, atteindra-t-elle l’objectif
du taux de couverture de 80% contre le HPV fixé pour 2030 ? En 2024, nous étions encore loin du
compte avec 58,4% des jeunes filles de 15 ans qui avaient reçu au moins une dose du vaccin contre
les HPV. Mais les résultats d’une étude du New England Journal of Medicine du 4 décembre 2025
sont susceptibles de modifier à terme les recommandations. En effet une seule dose de vaccin HPV
semble offrir une protection très élevée et durable contre les infections par les types oncogènes du
papillomavirus humain.
97% DE PROTECTION A 5 ANS.
Jusqu’à présent, les schémas de vaccination contre le HPV reposaient sur 2 ou 3 doses selon les âges.
Or, cette étude, menée auprès d’adolescentes âgées de 12 à 16 ans et suivies pendant cinq ans,
démontre une efficacité d’environ 97 % contre les infections persistantes par les HPV les plus
fortement associés aux cancers du col. Ces résultats prolongent et confirment les observations
d’essais antérieurs, notamment ceux réalisés au Kenya (KEN SHE study), qui montraient déjà une
efficacité proche de 98 % sur trois ans avec une seule injection. Le nouvel article du NEJM renforce
ces conclusions en démontrant que la protection ne s’atténue pas significativement au fil du temps.
Elle se maintient au moins cinq ans après l’administration initiale.
simplifier la procédure
Le commentaire de Ruanne Barnabas, spécialiste mondiale de la prévention du cancer du col,
souligne le caractère déterminant de ces résultats. Selon elle, le défi n’est plus tant scientifique que
sociétal et organisationnel. Nous disposons désormais, affirme-t-elle, de preuves robustes et
cohérentes indiquant qu’un schéma à dose unique est suffisant pour prévenir l’immense majorité
des infections oncogènes. Ce constat ouvre la voie à une simplification majeure des stratégies
vaccinales, potentiellement décisive pour augmenter la couverture











