Onco-thoracique
Carcinome épidermoïde du poumon : le gène KMT2D serait lié à la maladie
Le carcinome épidermoïde du poumon serait lié à la suppression du gène KMT2D, ce qui ouvre la possibilité de développer des traitements spécifiques.
- Egor Kulinich/istock
Le carcinome épidermoïde du poumonn représente environ 30% des cas de cancers du poumon en France. Si le tabac reste la principale cause, d’autres facteurs peuvent expliquer son apparition.
Dans la revue Cancer Cell, une équipe de recherche pointe la responsabilité de certaines variations génétiques et en particulier de la suppression du gène KTM2D, un gène régulateur de la prolifération cellulaire.
Cancer du poumon : la suppression d’un gène en cause
Les scientifiques du Perlmutter Cancer Center de New-York ont identifié un gène associé au développement du carcinome épidermoïde du poumon. D’après leurs conclusions, la suppression du gène KMT2D engendre la transformation de cellules pulmonaires normales en cellules cancéreuses dans des cultures de cellules appelées organoïdes. "Notre étude identifie le KMT2D comme un contributeur essentiel au développement des cancers épidermoïdes du poumon et offre des indices vitaux sur la façon de cibler les carcinomes épidermoïdes du poumon déficients en KMT2D", affirme l’un des auteurs de l’étude Kwok Kin-Wong.
KMT2D a pour rôle de réguler l'activité de gènes qui permettent la construction d’enzymes capables de limiter les signaux stimulant la croissance cellulaire envoyés par un autre ensemble appelé récepteurs tyrosine kinases (RTK). Deux RTK, appelés EGFR et ERBB2, sont connus pour participer à l'activation anormale d’une voie de signalisation qui engendre la multiplication continue des cellules cancéreuses.
Cancer du poumon : un futur traitement ciblant le gène KMT2D ?
L’équipe de recherche a testé ses hypothèses sur des souris. Concrètement, elle a observé les effets de deux médicaments potentiels : l'inhibiteur SHP2 SHP099 et l'afatinib, inhibiteur pan-ERBB. Utilisés ensemble, ils permettraient de compenser le déficit en KMT2D, selon les auteurs. En tous cas, l'expérience a permis de confirmer le rôle de KMT2D : la combinaison des deux médicaments ralentissait la croissance des tumeurs pulmonaires chez les souris atteintes de carcinome épidermoïde du poumon, qui avaient été génétiquement modifiées pour manquer de KMT2D.
"Plusieurs inhibiteurs de SHP2 sont actuellement testés dans des essais cliniques, et l'afatinib est déjà disponible", prévient Hua Zhang, MD, co-auteur. Pour l’équipe, les résultats obtenus justifient le lancement d’essais cliniques chez des patients déficients en KMT2D, atteints d’un carcinome épidermoïde du poumon. Aujourd’hui, il n’existe pas de traitement ciblant précisément ce type de cancer.











