Pneumologie
Pollution de l'air : une perte d'espérance de vie considérable
En France, la pollution est responsable de 9 % de la mortalité. 48 000 décès par an lui sont attribuables. Selon un scénario "zéro pollution", des chercheurs montrent qu'un gain en espérance de vie de 3 à 4,5 ans pourrait être obtenu dans les grandes métropoles.
- Alberto Hernández/Flickr
Il faut agir sur la pollution de l'air, et vite. Elle est en effet responsable de plus de 48 000 décès annuels en France. Il n’est pourtant pas trop tard pour le faire, comme le montre un article du Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) du 6 septembre dernier. Une projection sur la totalité des communes du pays montre qu’agir pour réduire la pollution environnementale, en particulier le taux de particules fines (PM 2,5) aurait un effet très bénéfique dans les grandes villes… mais aussi dans les zones rurales. A l’heure actuelle, 47 millions de Français sont exposés à des seuils supérieurs aux recommandations internationales.
95 % de la population exposée
Sans surprise, les zones les plus peuplées sont aussi les plus polluées. Dans les aires urbaines de plus de 100 000 habitants, la concentration de particules fines atteint des plafonds. 95 % de la population est exposée à des seuils qui excèdent les recommandations internationales. La frange Nord/Nord-Est du pays est particulièrement touchée. L’Île-de-France et le sillon rhodanien sont également très pollués.

La perte d’espérance de vie reste particulièrement marquée dans les grandes aires urbaines (100 000 habitants et plus). A l’âge de 30 ans, leurs habitants vivront probablement 15 mois de moins que la moyenne nationale. Dans les zones rurales, 9 mois sont perdus.
Gains variables selon les villes
Ce phénomène est toutefois réversible, comme le montre cet article du BEH. Dans les 5 % de communes les moins polluées, l’espérance de vie est normale. Le pays doit donc viser cet objectif : il permettrait de réduire de 7 % la mortalité due à la pollution aérienne. L’idéal serait évidemment d’atteindre une suppression de la pollution anthropique, même si ce scénario relève de l'utopie. Dans cette hypothèse, le gain moyen en espérance de vie à 30 ans serait de 0 à 6 mois dans les zones rurales pour atteindre 3 à 4,5 années dans les grandes villes de plus de 100 000 habitants.












