Pneumologie
BPCO : l’électrostimulation à domicile améliore la tolérance à l’effort
L'électrostimulation musculaire est faisable à domicile et efficace pour la réhabilitation des malades atteints d'une BPCO sévère, selon une étude française.
- Andres Kudacki/AP/SIPA
Chez des patients souffrant d’une BPCO qui sont intolérants à l’effort, l’électrostimulation neuro-musculaire pratiquée au domicile améliore la tolérance à l’effort et la qualité de vie. L’efficacité de cette stratégie a été démontrée dans une étude observationnelle réalisée dans la région Nord-Pas de Calais auprès de patients qui ne pouvaient pas bénéficier d’une prise en charge par réentraînement à l’effort classique sur un vélo ou même à la marche du fait de la sévérité de leur maladie.
Dans la vraie vie
Cette étude a été entièrement réalisée au domicile du malade dans les conditions de la vie réelle. Elle a mis en œuvre une prise en charge globale du patient associant l’électrostimulation, le renforcement musculaire périphérique, l’éducation thérapeutique et une approche psychosociale.
Les patients ont été séparés en deux groupes : après un test d’effort de six minutes, les plus intolérants ont été traités par l’électrostimulation (N = 71), les moins intolérants par la méthode classique avec un ergocycle (N = 117), tous les patients recevant une éducation thérapeutique et du self-management.
L’électrostimulation a été délivrée à raison de deux séances de 30 minutes par jour pendant six semaines, le malade réglant l’intensité lui-même pour atteindre le niveau le plus élevé possible sans douleurs.
Meilleure tolérance à l’effort
En termes de résultats, les auteurs ont constaté une amélioration de la tolérance à l’effort analysée sur le test de 6 minutes, ainsi qu’une amélioration de la mobilité, de l’anxiété-dépression et de la qualité de vie, déterminée par questionnaires. Cette amélioration n’est pas significativement différente entre les groupes électrostimulation et réentraînement à l’effort classique.
Parmi les patients inclus dans l’étude, si l’on considère l’obstruction bronchique, environ un tiers souffrait d’une BPCO modérée, un tiers d’une forme sévère et un tiers d’une maladie très sévère. Dans le groupe électrostimulation, 88 % étaient sous oxygène et/ou ventilation, alors qu’ils étaient 69 % dans le groupe réentraînement classique. Quelle que soit la sévérité de la maladie, l’amélioration a été identique.
D’après un entretien avec le Dr Jean-Marie Grosbois, pneumologue, Centre hospitalier de Béthune, FormAction Santé












