Cardiologie
Alcool et risque cardiovasculaire : il n'y a pas de consommation favorable
Il n'y a pas de consommation bénéfique d'alcool. Dans cette étude de cohorte, des facteurs de style de vie favorables, souvent associés à 'une consommation modeste d'alcool atténuent les risques cardiovasculaires de ce toxique.
- Drazen Zigic / istock.
Il existe une controverse sur l'association entre la consommation d'alcool et le risque cardiovasculaire. Des études observationnelles avaient montré que le risque cardiovasculaire serait plus faible en cas de consommation légère à modérée d'alcool, par rapport à l'abstinence ou à de forte consommation, ce qui aboutissait à des courbes risque CV/consommation en J ou en U.
Selon une nouvelle étude, parue dans le JAMA, il n'y a pas de niveau de consommation bénéfique et plus on consomme d’alcool, plus le risque de développer une maladie cardiovasculaire serait important en termes d'hypertension, d'infarctus du myocarde, d'accident vasculaire cérébral (AVC), d'insuffisance cardiaque ou encore de fibrillation atriale.
Simplement, une consommation modeste d'alcool est souvent associée à un style de vie plus favorable qui atténue le risque associé à l'alcool.
Hypertension et coronaropathie
"Quel est vraiment le risque de maladie cardiovasculaire associé à différentes quantités d’alcool, si elles sont consommées régulièrement ?", s’interrogeaient les chercheurs avant de commencer leurs travaux. "Des études observationnelles ont déjà mis au jour des bénéfices cardiovasculaires dus à une consommation modérée d'alcool, tandis que des analyses génétiques récentes ont au contraire indiqué un possible lien causal entre la boisson et le risque accru de maladie cardiovasculaire", précisent-ils.
Cette étude a porté sur 371 463 participants. Après analyse de leurs habitudes de consommation et de leurs données de santé, les scientifiques ont constaté que boire modérément était associée à des augmentations minimes du risque cardiovasculaire, tandis qu'une consommation plus importante d’alcool entrainait mathématiquement des augmentations exponentielles du risque de maladies. "Une majoration d'un degré de la consommation d'alcool était associée à un risque d'hypertension 1,3 fois plus élevé et à un risque de coronaropathie 1,4 fois plus élevé", peut-on lire dans leur compte-rendu.
Pas de bénéfice d'une consommation faible
Les chercheurs concluent : "l'épidémiologie génétique indique que la consommation d'alcool, quelle que soit la quantité, est associée à une augmentation du risque cardiovasculaire, mais qu’il existe des différences de risque marquées entre les niveaux de consommation".
Les hypothétiques bénéfices cardiovasculaires observés avec une consommation faible d'alcool sont le produit de facteurs confondants résiduels dûs à des facteurs favorables liés au mode de vie, à la situation socio-économique et au comportement qui tendent à coïncider avec une consommation modeste d'alcool.
Bien que le volume global d’alcool pur bu en France (11,7 litres par habitant de 15 ans et plus) soit en diminution depuis les années 60, la France reste parmi les pays les plus consommateurs au monde, se situant au sixième rang parmi les 34 pays de l’OCDE. Santé Publique France recommande de ne pas boire plus de deux verres par jour, et pas tous les jours.











