Diabétologie
Diabète de type 2 : la metformine ralentirait le déclin cognitif
Selon une étude prospective australienne, la metformine permettrait de ralentir le déclin cognitif et le risque de démence chez des diabétiques âgés de type 2.
- Istock/KatarzynaBialasiewicz
Le diabète de type 2 (DT2) est associé à une accélération du déclin cognitif et un risque accru de démence. Cet impact délétère découlerait d’une accélération des processus neurodégénératifs secondaires à l’hyperglycémie, l’hyperinsulinémie et l’augmentation du stress oxydatif et de l’inflammation.
L’insulinorésistance et l’hyperinsulinémie agiraient également directement sur certains processus impliquant la protéine β-amyloïde, notamment sa clairance cérébrale.
Un suivi de 6 ans
Plusieurs études avaient déjà suggéré un impact bénéfique de la metformine sur le risque de déclin cognitif et de démence, mais les données prospectives avec une analyse fine des performances cognitives faisaient défaut. D’où l’intérêt suscité par les résultats d’une étude prospective australienne, publiés dans Diabetes care, qui mettent en évidence l’impact bénéfique de la metformine sur les performances cognitives globales et les fonctions exécutives chez des personnes âgées ayant un DT2.
De plus, au terme des 6 années de suivi, le risque de démence était cinq fois plus élevé chez les diabétiques non traités par la metformine que chez ceux qui avaient reçu cet antidiabétique oral (ADO). : OR 5,29 (IC 95 % 1,17-23,88, p = 0,05).
En monothérapie ou en association
A l’inclusion, aucun des 1037 sujets âgés de 70 à 90 ans suivis dans la cohorte Sydney and memory ageing study ne présentait de démence ou de maladie neurologique ou psychiatrique notable. Parmi eux, 123 avaient un DT2, pour lequel 67 recevaient de la metformine, dans la moitié des cas en monothérapie et dans l’autre moitié en association avec un autre ADO, des sulfamides le plus souvent. Parmi les 56 patients ayant un DT2 et non traité par metformine, 34 suivaient des mesures diététiques seules.
L’évolution de la fonction cognitive a été évaluée tous les 2 ans par toute une batterie de tests (fonctions exécutives, mémoire, attention/vitesse, langage, orientation spatiale). Une IRM cérébrale avait été réalisée à l’inclusion chez environ la moitié des patients, puis à 2 ans, mais il n’a pas été retrouvé de différence sur l’évolution du volume cérébral selon la prise ou non de metformine.
Chez les non diabétiques aussi ?
Pour les auteurs de ce travail, il serait désormais intéressant de faire des essais randomisés contrôlés pour mieux préciser les bénéfices de la metformine sur le déclin cognitif et le risque de démence, non seulement chez des diabétiques de type 2, mais aussi plus largement, compte tenu du très bon profil de tolérance de cet ADO, chez les sujets âgés indemnes de diabète.











