Neurologie

Migraine : augmentation du risque cardiovasculaire

Les migraineuses sont plus à risque cardiovasculaire que les non migraineuses, avec un risque relatif de 1,5. Mais l’étude parue dans le BMJ n’est pas sans biais pour le Pr MG Bousser.

  • Wavebreakmedia/epictura
  • 31 Mai 2016
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    Les migraineuses seraient plus à risque de maladies cardiovasculaires que les non migraineuses. Ce constat est issu de la très large étude épidémiologique des infirmières américaines, la Nurse Healt Study II qui vient de publier ses résultats dans le BMJ. Rappelons que la NHS a enrollé dès 1989 des infirmières américaines  sans antécédent cardiovasculaire; elles ont été suivies pendant 20 ans dans le but d'évaluer les risques cardiovasculaires, avec comme critère principal, les évènements cardiovasculaires majeurs, tels que les infarctus, les AVC de tous types (ischémiques et hémorragiques) et les maladies cardiovasculaires mortelles. Près de 116 000 infirmières sont ainsi recrutées, 15% sont qualifiées de migraineuses. 

    50% d'évènements cardiovasculaires majeurs

    Résultats : chez les migraineuses, le critère principal est significativement plus élevé avec une augmentation de 50% d’évènements cardiovasculaires majeurs. Plus précisemment, le risque relatif est de 1,39 pour l’infarctus du myocarde, de 1,62 pour l’AVC et de 1,7 pour l’angor et les revascularisations coronariennes.

    Ce travail s’inscrit dans une série d’études qui avait déjà montré une augmentation du risque d'AVC chez les migraineux. Mais jusqu’à maintenant, peu d’études s’étaient intéressées au risque cardiovasculaire global et en particulier cardiaque. Le Pr Marie Gremaine Bousser, ex chef de service de neurologie à Lariboisière à Paris, et qui est à l'origine des premières études sur infarctus cérébral et migraine, est très septique face à ces résultats.

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    De plus ce diagnostic qui n’est donc pas très précis, se base sur du déclaratif, auprès de femmes qui déclarent que leur médecin les a étiquétées migraineuses. Et on connaît bien la valeur relative du déclaratif. Mais ce n’est pas tout, le fait que le diagnostic de migraine ne soit pas très précis, induit aussi des biais dans cette étude.

     

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     De plus, les auteurs de l’étude ne parlent pas de facteur de risque, mais de marqueur de risque, bien que ce soit très proche. Et pour dire que la migraine provoque les problèmes cardiovasculaires causal, il faudrait aussi montrer que le risque augmente avec la sévérité de la migraine.Et cette étude ne retrouve pas ces données.

     

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     Et pour Marie Germaine Bousser, qui s’est beaucoup occupée des migraineuses, pas question de les affoler, d'autant plus qu'il n'y a pas de traitement, mais adopter plutôt une autre attitude : lutter contre les facteurs de risque classiques que sont essentiellement le tabac et l'hypertension artérielle.

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