Neurologie
Alzheimer : un lien possible avec des virus comme l'herpès
Des tissus cérébraux créés en laboratoire ont été infecté par le virus de l’herpès. Quelques jours plus tard, les scientifiques ont constaté la formation de plaques amyloïdes, caractéristiques de la maladie d’Alzheimer.
- AND-ONE/istock
Depuis plusieurs années, la communauté scientifique s’interroge sur les liens de la maladie d’Alzheimer avec l’herpès. Une étude, parue dans la revue Science Advances, montre que l’herpès peut être responsable de la formation de plaques amyloïdes, impliquées dans la maladie d’Alzheimer.
Les chercheurs ont cultivé du tissu cérébral en laboratoire, puis ils ont introduit le virus. Trois jours après l’infection, les plaques ont commencé à se former.
L’apparition de plusieurs symptômes d’Alzheimer
"Nous avons contacté la présence de plaques amyloïdes larges et denses, ainsi qu’une augmentation de l’expression de certaines enzymes à l’origine de leur formation", ajoute David Kaplan, l’un des auteurs de l’étude. En parallèle, les scientifiques de l’université Tufts aux États-Unis ont constaté d’autres effets du virus sur les tissus cérébraux : une perte de neurones, un fonctionnement altéré de ceux-ci et une inflammation. Ces symptômes sont également présents dans la maladie d’Alzheimer.
Les chercheurs ont constaté que 40 gènes, d’ordinaire associés à la maladie d’Alzheimer, étaient sur-exprimés dans les tissus infectés par le HSV-1, par comparaison à des tissus sains. "La plupart des études ont recours à des mutations génétiques sur les neurones pour provoquer l’apparition de phénotypes proches de la maladie d’Alzheimer ajoute Dana Cairns, autrice principale de l’étude. Notre modélisation, qui utilise des neurones normaux, nous permet de prouver que le virus de l’herpès a lui seul est suffisant pour engendrer un phénotype de la maladie d’Alzheimer."
L'efficacité d'un traitement contre l'herpès
Identifier les causes de la maladie d’Alzheimer est un enjeu important pour les scientifiques, d’autant plus que cela peut permettre de trouver de nouvelles pistes de traitement. L’équipe de Dana Cairns s’interroge sur la possibilité de soigner les malades avec des antiviraux, puisque l’herpès pourrait être l'une des causes de la maladie dans certains cas.
Dans leur étude, les chercheurs ont utilisé le valaciclovir pour traiter ces tissus cérébraux. Cet antiviral, utilisé pour traiter les infections dont l’herpès HSV-1, a permis de réduire la formation des plaques amyloïdes et de faire disparaître les autres symptômes.
L’herpès labial, une maladie répandue
D’après l’Organisation Mondiale de la santé, 3,7 milliards de personnes, âgées de moins de 50 ans, seraient porteuses du HSV-1 en 2012. Une fois contracté, le virus reste dans l’organisme toute la vie et se manifeste par l’apparition de boutons de fièvre, bénins mais souvent gênants. Des crèmes permettent de les soigner en quelques jours et sont le plus souvent utilisées, alors que recours aux antiviraux est réservé aux patients sujets à des poussées fréquentes ou très importantes.











