Cardiologie

Infarctus : écouter de la musique pour réduire le risque de récidive

Après un infarctus du myocarde, écouter de la musique trente minutes par jour, de préférence les yeux fermés et dans un environnement calme, pourrait réduire considérablement le risque de récidive.  

  • Casper1774Studio/iStock
  • 27 Mars 2020
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    En France, 150 personnes décèdent d'un infarctus du myocarde chaque jour. Celles qui survivent souffrent d’anxiété et de douleurs thoraciques dans les jours qui suivent. Qui plus est, chaque malade est à risque de récidive.

    Toutefois, d’après une nouvelle étude, écouter 30 minutes de musique par jour peut réduire considérablement le risque de récidive. Les résultats de ces recherches ont été publiés le 18 mars par l’American College of Cardiology.

    Un suivi de 7 ans

    Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont suivi 350 personnes ayant eu un infarctus du myocarde et souffrant d'angine de poitrine post-infarctus, pendant sept ans. Au cours de cette période, la moitié des participants a reçu un traitement traditionnel seulement et l’autre trente minutes de musicothérapie par jour en plus.  

    Dans ce groupe, les chercheurs ont fait écouter à chacun des clips de trente secondes de différents types de musique afin d’identifier quel genre apaisait la personne en fonction de la dilatation de ses pupilles. Après quoi, les scientifiques ont travaillé avec chaque participant pour sélectionner le tempo et la tonalité les plus relaxants pour lui.

    Ils ont ensuite demandé aux volontaires d’écouter cette musique pendant trente minutes par jour, à n'importe quelle heure mais de préférence les yeux fermés dans un environnement calme, et de raconter leur expérience dans un journal de bord.

    Une solution facile et peu coûteuse à mettre en œuvre

    Les chercheurs ont suivi les deux groupes pendant trois mois au cours de la première année de l’étude puis une fois par an le reste du temps. A la fin de l’expérience, ils ont pu constater que les personnes qui avaient bénéficié d’une thérapie musicale en plus des traitements classiques avaient moins tendance à ressentir de l’anxiété et des sensations de douleur. Dans le détail, le groupe soumis à la musicothérapie présentait un tiers d’anxiété et un quart de douleur angieuse au moins que l’autre.

    Qui plus est, les personnes traitées par la musique étaient moins susceptibles de souffrir de problèmes cardiaques : -18% d’insuffisance cardiaque, -23% d'infarctus du myocarde, -20 % de recours au pontage coronarien et- 16 % de décès d'origine cardiaque.

    Intérêt de la musicothérapie

    Une anxiété non soulagée peut produire une élévation de l'activité du système nerveux sympathique, entraînant une augmentation de la charge de travail cardiaque, explique le professeur Predrag Mitrovic, de la faculté de médecine de l'université de Belgrade (Serbie). Sur la base de nos conclusions, nous pensons que la musicothérapie peut aider tous les patients après une crise cardiaque, et pas seulement les patients souffrant d'angine de poitrine post-farctus précoce. Elle est également très facile et peu coûteuse à mettre en œuvre”, poursuit-il. 

    A l’avenir, ses collègues et lui souhaiteraient étudier les effets spécifiques de la musicothérapie sur les participants de différents âges et sur ceux ayant d’autres problèmes de santé.

    Cette étude n’est pas la première à prouver les bienfaits de la musique sur la santé cardiovasculaire des humains. En novembre dernier, une étude parue dans la revue Complementary Therapies in Medicine montrait par exemple qu’écouter de la musique en conduisant permettrait de diminuer le stress cardiaque.

    D’autres chercheurs ont également remarqué que la musique permettait de réduire l’anxiété de patients lors de certaines procédures d’anesthésie locale. D’après eux, écouter une chanson aiderait les gens à se détendre avec la même efficacité que s’ils avaient été sous traitement médicamenteux. Et contrairement aux sédatifs, la musique n'entraîne aucun effets secondaires! 

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