Pneumologie
Mutation EGFR : disparité de disponibilité des tests dans le monde
Le test EGFR et les TKI sont aujourd’hui disponibles dans beaucoup de pays dans le monde mais à des coûts souvent prohibitifs dans les contrées les plus pauvres.
- 3dmentat
Dix ans après la découverte de la mutation de l’EGFR et du rôle des inhibiteurs des tyrosines kinases dans le traitement du cancer bronchique, leur disponibilité dans le monde s’avère encourageante, selon une étude menée par une équipe du CHU de Lyon.
Les auteurs ont adressé un questionnaire à des experts en cancérologie thoracique dans le monde entier pour connaître quel est l’accès à la recherche de mutations EGFR et aux thérapies ciblées dans leur pays. Des questions concernaient aussi le coût restant à la charge des patients après déduction des assurances publiques ou privées obligatoires. De plus, le questionnaire comprenait des questions sur la disponibilité et le coût pour les patients des différents inhibiteurs des tyrosines kinases de première et deuxième génération (erlotinif, géfitinib, icotinib et afatinib).
L’idée des auteurs était de réaliser un atlas de la disponibilité des tests et des médicaments et de rapprocher ces données du niveau de développement de chaque pays en utilisant un indicateur, le HDI (Human Development Index).
Paradoxe
Près de 100 experts de 74 pays différents couvrant 78 % de la population mondiale ont répondu au questionnaire. Les pays n’ayant pas envoyé de réponses avaient des valeurs de HDI plus faibles que les répondeurs.
Le test de recherche des mutations EGFR apparaît globalement assez bien disponible puisque 70 % de la population mondiale en ont l’accès. Il est totalement pris en charge pour 6 ,5 % des personnes et son coût moyen est d’environ 500 $. Les TKI de l’EGFR sont également bien disponibles puisque 71 % de la population mondiale peuvent en bénéficier, l’erlotinib étant le médicament le plus répandu.
En revanche, les disparités sont importantes selon le niveau de développement des pays, la disponibilité du test et des médicaments étant nettement plus élevée et leur coût moindre dans les régions à fort HDI. Il y a là un paradoxe : moins le pays est développé, plus le test est cher. Des efforts doivent donc être faits pour que les pays les plus pauvres aient accès à ces techniques et ces médicaments à des coûts acceptables.
D’après un entretien avec le Dr Sébastien Couraud, pneumologue, Centre hospitalier Lyon-Sud

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