Oncologie
Glioblastome : une nouvelle piste thérapeutique
Un nouveau composé ciblerait uniquement les cellules initiatrices de glioblastomes (GIC), à l'origine des cellules cancéreuses tout en gardant intactes les tissus alentours.
- Eraxion/iStock
Un pas de plus dans la lutte contre la tumeur cérébrale est en passe d’être franchi. Des chercheurs de l'université d'Hokkaido, de Fujifilm Corporation et du National Institute of Advanced Industrial Science and Technology du Japon, ont identifié un nouveau composé qui peut tuer les cellules initiatrices de glioblastomes (GIC), à l’origine de certaines tumeurs au cerveau.
Ces cellules, responsables donc de l'un des cancers les plus mortels, sont résistantes à la chimiothérapie. Cette recherche peut ouvrir la voie à la production de médicaments capables d'éliminer les tumeurs obstinées ou “réfractaires”. L'étude a été publiée dans Neuro Oncology.
Un composé ciblant uniquement le glioblastome
Aussi connu sous le nom de glioblastome multiforme, ce cancer se développe dans le cerveau ou la moelle épinière et est très difficile voire impossible à traiter. Malgré de nombreuses tentatives pour trouver un nouveau traitement, le pronostic pour les patients atteints de glioblastome reste sombre. La période moyenne de survie n'est que d'environ 15 mois, principalement en raison de l'incapacité à détruire les cellules souches cancéreuses ou les cellules à l'origine du glioblastome.
Les chercheurs ont synthétisé des cellules initiatrices de glioblastomes (GIC) humains résistants au témozolomide (TMZ), un médicament habituellement utilisé dans le traitement du glioblastome. Après des examens approfondis, ils ont identifié un composé qui peut tuer ou endommager les cellules GIC, sans pour autant atteindre les autres cellules, en inhibant l'activité d'une enzyme essentielle, présente dans la membrane interne des mitochondries.
Une efficacité sur les cellules souches
La recherche a révélé que le composé diminuait l'expression des facteurs des cellules souches dans le GIC, tout en l'endommageant. Lorsqu'il a été administré à des souris atteintes de tumeurs, elles ne présentaient pas de symptômes de toxicité, ce qui établit que le composé 10580 est inoffensif pour les cellules normales.
Selon Toru Kondo, de l'Institut de médecine génétique de l'université d'Hokkaido, “le composé 10580 est un candidat prometteur pour le développement de médicaments contre le glioblastome et autres cancers récurrents. D'autres développements technologiques d'un système d'administration de médicaments ou de dérivés 10580, qui peuvent traverser la barrière hémato-encéphalique, sont nécessaires.”
Le redouté glioblastome
Le glioblastome se propage rapidement dans le cerveau sans frontière claire, ce qui rend l'ablation chirurgicale difficile, voire impossible. Le traitement actuel est uniquement palliatif, puisqu’il ne vise qu’à retarder quelque peu la progression de la maladie, ce qui donne à environ 25 % des patients environ deux ans à vivre.
Elle touche deux à trois adultes sur 100 000 par an et représente plus de la moitié des tumeurs cérébrales primaires. Cela étant, cette étude est très prometteuse dans le traitement de ce cancer agressif.











