Diabétologie
Néphropathie diabétique : découverte d'une enzyme protectrice
Chez les diabétiques qui ne souffrent d'aucune atteinte rénale au bout de 50 ans, une nouvelle enzyme protectrrice vient d'être identifiée dans le plasma. Elle pourrait à la fois servir de marqueur de risque de néphropathie rénale et de cible thérapeutique.
- Mohammed Haneefa Nizamudeen / istock.
Chez les diabétiques de type 1 et 2 évoluant depuis 50 ans sans atteinte rénale, une nouvelle étude vient d’identifier des enzymes qui pourraient prévenir l'apparition d'une néphropathie diabétique, réduisant le risque d'insuffisance rénale chronique et de dialyse.
Cette analyse indique que ces enzymes glycolytiques (PKM1, PKM2, and ENO1) et mitochondriales (MTCO2), et une en particulier connue sous le nom de pyruvate kinase M2 (PKM2), joueraient un rôle protecteur important contre les maladies rénales. Les enzymes pourraient être utilisées à la fois comme biomarqueurs et, potentiellement, comme cibles pour prévenir la néphropathie diabétique.
Dénominateur commun
"L'insuffisance rénale diabétique est une maladie dévastatrice", constate le Dr Gordin, auteur de la recherche. "C'est un puissant facteur de risque de maladies cardiovasculaires et de mortalité. Il faut donc urgemment trouver des moyens d’aider ceux qui en souffrent. Toutes les études sur la question prennent du temps, mais c'est très prometteur", ajoute-t-il.
Son équipe s’est évertuée à trouver un dénominateur commun chez les "Medalists", des personnes atteintes d'un diabète de type 1 ou 2 depuis plus de 50 ans, avec peu ou pas de complications rénales - aucun n’avait par exemple souffert d'insuffisance rénale. Résultat : ces malades avaient des taux plus élevés d'un groupe d'enzymes impliquées dans le métabolisme du glucose. "Cela expliquerait comment ces personnes ont pu vivre avec le diabète insulinodépendant pendant tant d'années", poursuit le Dr Gordin.
Biomarqueur et cible thérapeutique
Après des recherches plus poussées, les scientifiques ont établi que c’est l’enzyme connue sous le nom de pyruvate kinase M2 (PKM2) qui protégerait contre les maladies rénales. Elle pourrait ainsi être utilisée comme biomarqueur et comme cible thérapeutique. Un autre élément est que l'analyse protéomique et métabolomique du plasma retrouve une élévation des proréines amyloïdes dans le plasma qui aurait également un rôle protecteur, un élément surprenant quand on sait que ces protéines amyloïdes sont plutôt associées à la maladie d'Alzheimer.
Au final, si ces résultats sont confirmés, cela permettrait aux médecins de disposer d'un marqueur de pronostic rénal au cours du diabète qui permettrait ensuite d'individualiser le traitement, voire de développer de nouveaux traitements.
Un Français sur dix est atteint de diabète, et entre 500 000 et 800 000 diabétiques ignorent qu’ils sont malades.











