Nutrition

Poids : certaines personnes maigres ou obèses le sont à cause de leurs gènes

Certaines personnes qui sont maigres toute leur vie ne sont pas anorexiques et n'ont pas de maladies digestives. Elles n'ont pas faim à cause de leurs gènes. D'autres sont au contraire obèses à cause de leurs gènes.

  • Khosrork/istock
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  • 19 Avril 2019
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    Nous ne sommes pas égaux face à la nourriture : certaines personnes seront repues en trois bouchées quand il en faudra le triple pour les autres. Ce n’est pas seulement une question de volonté, au contraire, cette différence peut être aussi génétique.

    Deux études publiées récemment dans la revue Cell montrent qu'un gène contrôle la satiété et que son altération peut conduire à l'obésité. A partir de ces constatations, il est possible de produire un score polygénique de risque d'obésité ou de surpoids

    Une satiété continue 

    Les deux études ont été réalisées grâce aux données de près de 500 000 personnes âgées de 40 à 69 ans de la base de données génétiques anglaise, UK BioBank. Dans la première, des chercheurs britanniques ont travaillé sur les mutations du gène MC4R. Lorsque ce gène est normal, il envoie un signal de satiété au cours du repas, mais lorsqu’il est altéré par une mutation, le corps ne reçoit pas ce message. 6% des enfants en obésité sévère auraient cette modification du gène MC4R.

    Les chercheurs de l’université de Cambridge ont analysé le fonctionnement de ce gène chez les personnes minces : pour certaines d’entre elles, il est actif en permanence. Cela signifie qu’elles ressentent la satiété de manière continue. 6% de la population porterait cette mutation génétique particulière. 

    Un risque d’obésité génétique 

    Une seconde équipe de recherche, de l’hôpital général du Massachusetts, a utilisé les mêmes données pour établir une échelle de risque d’obésité basée sur l’ADN. Ils ont analysé l’ensemble des mutations génétiques associées à un risque d’obésité. Les personnes qui obtiennent les scores les plus élevés pèsent 13 kilos de plus en moyenne que ceux qui ont les scores les plus faibles.

    "Nous avons été choqués par la différence", affirme le Dr Sekar Kathiresan, co-auteur de la recherche. Les personnes en obésité sévère dans l’étude étaient 60% à avoir un score élevé. Les chercheurs ont voulu comprendre à quel moment de la vie ce risque devient réalité. Ils ont constaté qu’à la naissance, le score sur l’échelle de risque n’influe pas sur le poids. Par contre, à partir de 3 ans et demi, les bébés qui ont un score élevé sont plus lourds que les autres enfants de leur âge. A 8 ans, la plupart sont déjà obèses, et à l’adolescence, ils pèsent 13 kilos de plus en moyenne que ceux aux faibles scores. 

    Les scientifiques précisent qu’un score génétique élevé sur l’échelle de risque d’obésité ne signifie pas que la personne sera nécessairement obèse, seulement, elle devra probablement faire plus d’efforts pour maintenir son poids de forme. 

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