Cardiologie

Risque cardiovasculaire : le dîner et le petit-déjeuner très impliqués

Ne pas prendre de petit déjeuner et dîner tard, juste avant d’aller dormir, expose à un risque d'évènements cardio-vasculaires 4 à 5 fois plus important.

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  • 18 Avril 2019
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    Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de décès au monde : d'après l'Organisation mondiale de la santé (OMS), pas moins de 17,7 millions de personnes en sont mortes en 2015, or, de nombreuses mauvaises habitudes y participent.

    Un mauvais comportement alimentaire lié au mode de vie moderne, tel que se passer de petit déjeuner et dîner juste avant d'aller se coucher, influerait énormément sur le risque de développer une de ces maladies ! C’est la conclusion d'une étude publiée aujourd'hui dans le European Journal of Preventive Cardiology, un journal de la Société européenne de cardiologie (ESC).

    Le lien entre repas et risques cardio-vasculaires

    De précédentes études nous avaient déjà alerté sur les risques de sauter le petit-déjeuner : obésité, hypertension artérielle, diabète… Mais quel est le lien avec les risques cardio-vasculaires ? Il vient du fait que quand on saute le petit-déjeuner, on compense alors cette absence de repas matinal en consommant plus de calories lors des autres repas. Si, en plus, on grignote tard le soir, ces risques sont encore plus élevés, puisque on ne dépensera pas ces calories en dormant !

    Voilà pourquoi sauter le petit déjeuner et manger juste avant d'aller dormir est la pire association à éviter, particulièrement après une crise cardiaque. Selon l’auteur de l’étude, ces mauvais comportements entraînent une "réponse inflammatoire, un stress oxydatif et une mauvaise fonction endothéliale".  En effet, l’étude nous révèle que les personnes ayant les deux habitudes alimentaires ont un risque cardio-vasculaire quatre à cinq fois plus élevé dans les 30 jours suivant la sortie de l'hôpital suite à un infarctus du myocarde.

    Une étude comportementale

    Pour arriver à cette conclusion, l'étude a analysé le comportement de 113 patients, de 60 ans en moyenne, touchés par un infarctus du myocarde avec élévation du segment ST (STEMI), une forme grave d'infarctus du myocarde. Cette étude est la première à évaluer ce type de comportements chez des patients touchés par cette maladie.

    Les patients ont été interrogés sur les comportements alimentaires lors de leur admission dans une unité de soins intensifs coronaires. Sauter le petit-déjeuner a été observé chez 58% des patients, dîner tard dans la nuit chez 51% des cas et les deux comportements en même temps chez 41% des patients.

    "Un patient sur dix souffrant de STEMI décède en un an, mais la nutrition est un moyen relativement peu coûteux et simple d'améliorer le pronostic", a déclaré le Dr Marcos Minicucci, auteur de l'étude, de l'Université d'État de São Paolo, au Brésil.

    Les bonnes habitudes

    Quelles sont les bonnes habitudes de consommation ? Le médecin recommande un intervalle minimum de deux heures entre le dîner et l'heure du coucher. Quant au petit-déjeuner, il explique : " Un bon petit-déjeuner se compose généralement de produits laitiers (lait sans gras ou à faible teneur en matière grasse, yaourt et fromage), d'un glucide (pain de blé entier, de bagels, de céréales) et de fruits entiers. Il devrait contenir entre 15 et 35% de notre total apport calorique quotidien", précise-il.

    Ne pas prendre de petit-déjeuner et dîner tard est typiquement un comportement alimentaire souvent associé à d'autres comportements à risque (tabagisme, faible niveau d'activité physique...). Les mauvaises habitudes alimentaires n'étaient donc pas le seul facteur de risque cardiovasculaire dans cette population, mais l'analyse en a tenu compte pour le résultat final.

    De nombreux patients prenaient une statine avant leur accident. Ceci révèle que les statines ne sont pas un antidote absolu aux mauvaises habitudes de vie mais doivent être intaurées en association à la modification des habitudes de vie et pas à la place.

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