Parasitologie

Infections parasitaires : le microbiote intestinal influence leur gravité et récurrence

Des chercheurs rapportent dans une nouvelle étude que la composition du microbiote intestinal influencerait la gravité et la récurrence des infections parasitaires. Cela ouvre la voie à de nouvelles méthodes de prévention.

  • Dr_Microbe
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  • 12 Mars 2018
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    Plus d’un milliard de personnes dans le monde souffrent d'infections parasitaires intestinales, majoritairement dans les pays en voie de développement, selon l’OMS, mais pas seulement.

    Des chercheurs de l’Ecole de Médecine de l’Université de Washington rapportent dans une étude qu’en manipulant les populations microbiennes de la flore intestinale (ou microbiome) on pourrait se protéger contre les parasites intestinaux.

    L'importance de la constitution du microbiote

    « Les personnes qui ont contracté des parasitoses digestives, ou qui ont des infections parasitaires multiples, ont un microbiome différent de celui des personnes qui n’ont pas d’infection » explique Makedonka Mitreva, professeur agrégé de médecine et auteur principal de l'étude publiée dans la revue Microbiome le 28 février 2018.

    Les helminthiases (infection par des vers parasites) sont plus fréquentes dans les zones tropicales ou subtropicales en raison d’un assainissement insuffisant et de conditions favorables à leur développement. L’objectif de leur étude était d’établir les schémas communs du microbiote intestinal associés à un risque élevé de parasitose digestive ou, au contraire, faible dans deux régions géographiques éloignées : l’Afrique de l’Ouest et l’Asie du Sud-Est.

    Dans un essai contrôlé contre placebo, les chercheurs ont identifié 12 microorganismes qui sont associés à des infections parasitaires et un type de bactérie (Lachnospiracae) qui serait associé à une absence de parasitose. Chez les personnes saines on retrouve souvent des bactéries intestinales qui sont associées à une inflammation accrue, un milieu qui compliquerait la tâche des helminthes pour s'implanter. Les chercheurs pensent, en effet, qu’un environnement bactérien inflammatoire empêche le développement des vers au sein de l’intestin car chez les personnes parasitées, on retrouve une bactérie plutôt anti-inflammatoire (Olsenella).

    Se protéger naturellement

    A long terme, les chercheurs souhaitent développer une méthode naturelle permettant de modifier la composition du microbiome intestinal afin de protéger les individus de la ré-infection, pouvoir prédire quelles sont les personnes les plus susceptibles de contracter des infections sévères et chroniques dans le but d’optimiser leur prévention.

    Dans l’idéal, ils désirent pouvoir proposer des aliments fermentés susceptibles d’altérer la composition du microbiome afin de provoquer une diminution du taux de ré-infection, et surtout que les personnes puissent combattre l’infection par elles-mêmes.

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