Pneumologie

Cancer du poumon : la réponse à l'immunothérapie ne tient pas qu'à PD-L1

Cancer épidermoïde, réponse immédiate à la chimiothérapie de première ligne, performans status inférieur à 2, absence de corticothérapie et taux de LDH inférieur à 200, sont des facteurs prédictifs de bonne réponse à l‘immunothérapie en deuxième ligne. D’après un entretien avec D. Debieuvre.

  • 07 Décembre 2017
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    Deux études sur les marqueurs de réponse au nivolumab dans le cancer bronchique non à petites cellules ont été menées au Japon. Ces deux articles portent sur des études rétrospectives qui avaient comme objectif de préciser les marqueurs de bonne réponse au nivolumab dans les cancers bronchiques non à petites cellules.

    La première étude, parue dans International Journal of Clinical Oncology sur 50 patients, a retrouvé deux déterminants : l’histologie épidermoïde du cancer et la réponse immédiate à la chimiothérapie de première ligne. La seconde étude, portant sur 220 patients a montré que l‘état général avec un performans status inférieur à 2, l’absence de corticothérapie et un taux de LDH inférieur à 200 étaient également des facteurs prédictifs de l’efficacité du nivolumab en deuxième ligne.

    Le bon patient pour le bon traitement

    Pour Didier Debieuvre, onco-pneumologue au CHR de Mulhouse,  il est fondamental de déterminer le bon patient pour le bon traitement avant d’instaurer une immunothérapie en deuxième ligne, après chimiothérapie. Non seulement le nivolumab a un coût élevé, mais il peut également se montrer délétère chez un patient à l‘état général déjà très altéré, dont l’immunité est perturbée par la corticothérapie ou encore qui présente un taux de LDH très élevé, témoignant de l‘évolutivité de la maladie. Le nivolumab n’a pas d’AMM en première ligne; de plus les patients qui échappent à la chimiothérapie seront moins bons répondeurs à l‘immunothérapie.

    Immunothérapie : prudence et réévaluation

    Didier Debieuvre préconise donc une grande prudence à l‘instauration du traitement par nivolumab et insiste sur la prise en compte des marqueurs autres que PDL1 pouvant préjuger de son efficacité. La réévaluation en cours de traitement doit également être rigoureuse afin d’éviter que celui-ci ne devienne délétère pour le patient.

    Pour conclure, les déterminants à la réponse au Nivolumab doivent participer à la réflexion en réunion de concertation pluridisciplinaire pour la décision de traitement en 2ème ligne, mais ne doivent pas exclure définitivement  tous les patients patients PD-L1 négatifs.

    Ecoutez...
    Didier Debieuvre, onco-pneumologue au CHR de Mulhouse : « La 1ère étude conclue que chez les patients qui ne répondent pas à la chimiothérapie de 1ère ligne, il faut se poser la question de l'immunothérapie...»

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