Pneumologie
Réanimation : l’échographie permet un diagnostic fiable de la dysfonction du diaphragme
La mesure échographique la plus fiable pour évaluer la fonction diaphragmatique est son épaississement. Elle reflète le mieux la méthode de référence qu’est la stimulation du nerf phrénique.
D’après un entretien avec un des auteurs de l’étude, Alexandre Demoule.
- sudok1/epictura
La dysfonction diaphragmatique est un problème majeur en réanimation, la ventilation artificielle ne pouvant être arrêtée si le diaphragme ne fonctionne pas de façon satisfaisante.
D’où l’importance de l’exploration de la fonction diaphragmatique en réanimation. Le maître étalon de l’exploration est la stimulation des nerfs phréniques avec mesure concomitante de la dépression produite par le diaphragme. Mais cet examen est très lourd, couteux et nécessite une grande expertise, selon Alexandre DEMOULE, unité de réanimation du service de pneumologie, La Pitié Salpétrière à Paris.
Une équipe a donc fait l’hypothèse qu’une exploration échographique du diaphragme permettrait d’obtenir des résultats relativement proches et donc de diagnostiquer de façon fiable sa dysfonction. Pourquoi l’échographie ? Tout simplement parce que l’examen est simple, non invasif et se déplace facilement au pied du malade. De plus, tous les services en disposent d’au moins un.
Ce travail a fait l’objet d’une étude publiée dans la revue Thorax.112 patients ont été inclus.
La méthode utilisée est très simple : les patients sont explorés en 2 temps : dans les 24 h qui suivent l’intubation, puis dans les 24 h qui suivent le passage d’une ventilation en mode contrôlé à une ventilation en mode partiel où le patient contribue à la génèse du volume courant.
Lors de ces 2 épisodes, la méthode traditionnelle par stimulation des nerfs phréniques a été comparée à une mesure échographie de l’épaisseur du diaphragme, de son épaississement au moment de la contraction et de son excursion à la fin de l’expiration, c’est à dire de son déplacement quand il se contracte.
La mesure de l’épaisseur du diaphragme
Les résultats montrent que la mesure échographique la plus fiable de l’état du diaphragme est son épaississement. Il reflète en effet le mieux la méthode de référence qu’est la stimulation du nerf phrénique.
Dernier résultat : les patients qui présentent une dysfonction diaphragmatique ont un plus mauvais pronostic : ils vont être plus difficiles à sevrer de la ventilation mécanique avec une mortalité plus élevée.
Au niveau pratique, l’impact de ces résultats est important : l’échographie suffit largement pour diagnostiquer une dysfonction diaphragmatique ; il n’est donc pas nécessaire de se lancer dans des examens compliqués sauf si l’échographie ne donne pas de résultat clair.












