Infectiologie
Zona : augmentation du risque cardiovasculaire après la maladie
Selon une étude observationnelle de cohorte, les patients souffriraient plus souvent d’AVC ou d’infarctus du myocarde après un épisode de zona.
- svanhorn/epictura
Le virus de la varicelle a l’air anodin. Mais pour les plus âgés, ça n’est pas forcément le cas. Douloureux et invalidant, le zona menacerait aussi la survie des patients qui souffrent d’une réactivation du virus de la varicelle. Cette réactivation du virus serait associée à une augmentation du risque de troubles cardiovasculaires mortels, d’après une étude parue dans le Journal of the American College of Cardiology.
Des victimes plus jeunes
Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont analysé les dossiers d'Assurance maladie de 23 000 Sud-Coréens suivis pendant 10 ans. Ces dossiers ont été comparés à autant de personnes qui n’ont pas souffert d’une réactivation du virus de la varicelle.
Les patients qui souffrent de zona sont 41 % plus à risque de souffrir d’un accident cardiovasculaire. La probabilité de développer une telle complication est particulièrement élevée dans l’année qui suit la réactivation. AVC et infarctus du myocarde surviennent plus souvent après un zona qu’en son absence ; le risque est respectivement 35 et 59 % plus élevé.
Ces résultats peuvent sembler paradoxaux : les victimes de cette réactivation de l’herpès VZV sont généralement plus jeunes, fument moins et boivent moins que la population qui a servi de comparaison. Elles font également plus de sport.
La vaccination recommandée
Une piste est avancée par les chercheurs pour expliquer ce lien entre zona et accidents cardiovasculaires. Elle réside dans la réponse immunitaire face à la maladie. Le virus à l’origine de la maladie se réplique dans des zones proches des artères, ce qui peut favoriser l’inflammation de celles-ci, et le développement d’une thrombose.
Des éléments précédents plaident en faveur de cette hypothèse. Ce n’est, en effet, pas la première fois qu’un lien est établi entre une maladie d’origine infectieuse et un pronostic cardiovasculaire dégradé.
« Ces résultats demandent une étude approfondie du mécanisme à l’origine du lien entre zona, infarctus du myocarde et AVC, souligne tout de même Sung-Han Kim, qui signe cette étude. Mais il reste important que les professionnels de santé qui prennent en charge ces patients soient conscients de ce risque. »
Les plus vulnérables disposent d’une solution préventive. Depuis 2016, la vaccination contre le zona est recommandée aux personnes âgées.











