Santé publique
Internat de médecine : un interne sur 3 déprime dans le monde
Près de 29% des internes en formation souffrent de dépression, un chiffre qui va en augmentant chaque année, selon une étude parue dans le JAMA.
- Grey's Anatomy,RONALDGRANT/MARY EVANS/SIPA)
Selon une métaanalyse d’une ciquantaine d’études portant sur 17 560 internes parue dans le JAMA, un profond malaise est présent chez les internes en médecine, quel que soit leur niveau de formation, leur spécialité et leur pays.
S’il est toujours délicat d’analyser des études de méthodologie différente et très étalées dans le temps, la métaanalyse reste cependant puissante, basée sur 54 études sur la dépression chez les étudiants en médecine entre les années 1963 et 2015. 35 essais proviennent d’Amérique du Nord, 9 d’Asie, 5 d’Europe (mais pas la France), 4 d’Amérique du Sud et 1 d’Afrique. 51 études se basent sur des enquêtes, 3 sur des entretiens effectués par des psychiatres ou des psychologues.
Prévalence de 20,9 à 43,2%
La prévalence de la dépression va de 20,9 % à 43,2 % selon les études, que les internes soient en fin de formation ou pas, et indépendamment de leur spécialité. Peu d’informations remontent sur la sévérité des symptômes, ainsi que sur les conséquences sur la qualité des soins. Mais ce qui ressort clairement est l’accroissement de la prévalence de la dépression au cours des 5 décennies de surveillance, malgré toutes les réformes qui ont pu êtres faites pour ces études. Par ailleurs, l’apparition des symptômes est bien corrélée à la prise de la fonction d’interne.
Comme causes à ce piètre état de l’humeur des internes, évoquées par les auteurs, la mauvaise qualité des soins pour les patients qu’ils traitent et l’accroissement du nombre d’erreurs médicales. Dans l’éditorial qui accompagne la publication, Thomas L. Schwenk propose des solutions qui semblent un tant soit peu tomber sous le sens : faciliter pour les internes la prise en charge de leur dépression, limiter l’exposition à un environnement et un système délétère et enfin considérer que les études ont besoin d’un profond remaniement…
Et en France ?
La France ne fait pas partie de cette étude, mais un chiffre permet d’affirmer qu’il en est peut-être de même : chaque année, selon l'ARS et l'APHP, au moins cinq internes mettent fin à leurs jours en Ile-de-France. Et pour combattre ce fléau, le Syndicat des internes des hôpitaux de Paris (SIHP) a créé SOS SIHP, un service d'écoute ouvert aux jeunes médecins.
Cette étude du JAMA vient aussi à point nommé pour prendre conscience des difficultés que traversent les professionnels de santé, tant en milieu hospitalier qu’en ville : le burn out toucheraient 25% des médecins généralistes et près de 30% des chirurgiens.











