Tarifs médicaux
Consultation : le passage à 25 euros sème une pagaille informatique
De nombreux médecins n’ont pas réussi à télétransmettre au moment du passage de la consultation à 25 euros. Le bug venait des éditeurs de logiciels.
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L’entrée en vigueur des nouveaux tarifs de consultation, le 1er mai dernier, s’est accompagnée d’un lot de bugs chez les praticiens qui, pour beaucoup, ne parvenaient plus à télétransmettre. La faute en grande partie aux éditeurs de logiciels, qui n’avaient pas anticipé les mises à jour. Un manque de réactivité qui a eu du mal à passer chez les médecins.
C’est notamment en raison du changement de tarif de la consultation C à 23 euros, vers la consultation G à 25 euros. Les réactions n’ont pas manqué, de l’envie de revenir définitivement à la feuille de soins papier, à la crainte de devoir racheter des lecteurs de carte vitale, qui coûtent au moins 500 euros. Certains praticiens ont même décidé de maintenir temporairement leur consultation à 23 euros, en attendant que les bugs soient résolus.
Dix jours plus tard, les problèmes semblent résolus, explique le Dr Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des Médecins de France, qui revient pour Pourquoidocteur sur l’incident.
D’où le bug est-il venu ?
Dr Jean-Paul Hamon : C’est la lettre G qui n’a pas été anticipée par les fournisseurs de carte Vitale. L’un d’entre eux n’a pas non plus fourni de mise à jour. Certaines caisses, comme la MSA ou le RSI refusaient tous les actes en G et tiers payant. Il paraîtrait que ça soit en train de se régler. Les médecins se sont débrouillés, même s’ils ont perdu du temps, et ont été contraints de faire des feuilles de soin papier. C’est assez désagréable de faire une convention en août, et de voir des fabricants ne réagir que le premier mai.

Pourquoi avoir introduit cette consultation G ?
Dr Jean-Paul Hamon : Elle correspond à une consultation de médecin généraliste de 25 euros. C’est une finesse de la caisse d’Assurance Maladie qui ne voulait pas mettre le C à 25 euros, parce que ça l’aurait obligée à mettre le C2 à 50 euros. Elle a pu ainsi différer l’augmentation de la C2, qui est à 48 euros dans un premier temps. Tout cela pour éviter de débourser deux euros de plus...
Quelles ont été les conséquences pour les médecins ?
Dr Jean-Paul Hamon : Des tiers payants n’ont pas été acceptés, notamment pour la MSA et le RSI. Pendant un moment, on a cru que les appareils ne pourraient pas être mis à jour et que les médecins allaient être obligés de racheter des lecteurs, mais il semble bien que ça ne soit qu’une question de mise à jour. Le bug a concerné l’ensemble des praticiens qui font des visites à domicile, et leurs lecteurs de carte mobiles. Personnellement, j’ai dû faire une mise à jour qui m’a fait perdre une petite demi-heure.
Cela étant, les médecins spécialistes sont extrêmement inquiets avec l’application des nouvelles consultations complexes, quand on voit le bug qu’il y a eu simplement pour pouvoir appliquer un G à 25 euros. Heureusement, elles ne vont pas s’appliquer tout de suite, mais aux mois d’octobre et de novembre, et j’espère que d’ici là, la CNAM et les éditeurs de logiciels auront réagi.











