Onco-thoracique

CBNPC réarrangé ALK opéré : un anti-ALK en adjuvant améliore la survie sans maladie

Dans le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) opéré réarrangé ALK, le 1er essai à proposer un anti-ALK en adjuvant montre un bénéfice en survie sans maladie de l’alectinib.

  • stefanamer/istock
  • 21 Mai 2024
  • A A

    Environ 50% des patients diagnostiqués d’un cancer du poumon sont à un stade précoce ou localement avancé. En cas de chirurgie réalisable, le traitement adjuvant du cancer broncho-pulmonaire réséqué de stade IB (taille ≥ 4cm) à IIIA (7ème classification TNM), est la chimiothérapie à base d’un doublet de platine, sauf chez les patients mutés EGFR chez qui un traitement par osimertinib en adjuvant pour une durée de 3 ans a montré un bénéfice.

    Le réarrangement de ALK est retrouvé dans 4 à 5 % des patients atteints d’un CBNPC. Les patients réarrangés ALK sont préférentiellement non-fumeurs, plus jeunes, avec un fort risque de progression métastatique cérébrale.

    L’essai ALINA est le premier essai à proposer un anti-ALK en adjuvant dans le CBNPC

    Il n’existe pas à ce jour de traitement adjuvant autre que la chimiothérapie chez les patients opérés atteints d’un CBNPC réarrangé ALK.

    L’essai ALINA de phase III propose un traitement adjuvant par un anti-ALK sur une durée de 2 ans versus 4 cycles de chimiothérapie a des patients atteints d’un CBNPC réséqué R0 (marges saines) de stades IB à IIIA (7ème classification TNM). Le critère de jugement principal était la survie sans maladie. Parmi les critères de jugement secondaires on trouvait la survie sans progression intracérébrale, la survie globale, et la tolérance.

    La survie sans maladie est améliorée dans le groupe alectinib en adjuvant

    L’essai ALINA a porté sur 257 patients randomisés entre les 2 bras de traitement (n=130 patients dans le bras alectinib, et n=127 patients dans le bras chimiothérapie). La durée médiane de suivi était de 27.8 mois. La majorité des patients (n=231) étaient de stade II ou IIIA.

    Le taux de patients vivants et sans maladie à 2 ans était de 93.8% dans le bras alectinib versus 63.0% dans le bras chimiothérapie pour les patients de stade II à IIIA (HR=0.24 ; IC95% : [0.13-0.45] ; p<0.001).

    L’alectinib était associé à une réduction du risque de survenue de maladie intra-cérébrale ou de décès (HR=0.22 ; [IC95% :0.08-0.58]). Le cerveau étant le principal site de rechute. Les données de survie globale sont encore immatures.

    La tolérance classique de l’alectinib a été observée sur la durée de l’étude

    Aucun évènement indésirable de grade 5 n’a été rapporté. Les évènements indésirables étaient principalement de grade 1 ou 2.  Les évènements indésirables fréquemment rapportés dans le bras alectinib étaient l’élévation des CPK (43%) et la constipation, (42.2%) ; et dans le bras chimiothérapie :  la nausée (72.5%) et l’anorexie (29.2%).

    L’essai ALINA montre un bénéfice en survie sans maladie chez les patients opéré d’un CBNPC réarrangé ALK. Le fait que les données de survie globale soient immatures ne nous permet pas de savoir si l’alectnib en adjuvant est préférable d’emblée, à la chimiothérapie, avec l’introduction de l’alectinib à la rechute. Ces éléments seront donc à récupérer lors des données matures de survie globale.

     

    Biblio :

    Alectinib in Resected ALK-Positive Non–Small-Cell Lung Cancer.  Wu et al. NEJM. April 2024

    Pour pouvoir accéder à cette page, vous devez vous connecter.