Santé mentale

Faire entrer la nature en ville réduit les hospitalisations pour troubles mentaux

Les espaces verts en ville sont liés à une baisse des hospitalisations pour troubles mentaux, selon une étude menée sur deux décennies.

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  • 07 Novembre 2025
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    Les parcs et autres espaces verts urbains ne sont pas uniquement des lieux où faire son footing, emmener les enfants jouer et promener le chien. Ils semblent également bons pour la santé mentale. Une étude menée sur plus de 20 ans dans 7 pays révèle un lien entre la présence d'espaces verts en ville et la diminution du risque d’hospitalisation pour des troubles mentaux.

    Les résultats de ces travaux réalisés par une équipe de Monash University (Australie) ont été présentés dans le numéro spécial climat de la revue scientifique BMJ.

    Espaces verts et troubles mentaux : la baisse des hospitalisations peut atteindre 9 %

    Pour mieux comprendre le lien déjà établi entre la santé mentale et la nature, les chercheurs ont analysé les données de 11,4 millions d'hospitalisations pour troubles mentaux provenant de sept pays (Australie, Brésil, Canada, Chili, Nouvelle-Zélande, Corée du Sud et Thaïlande) de 2000 à 2019. Le niveau de végétation des lieux d’habitation des patients était évalué grâce à des images satellites. La densité de population, les conditions météorologiques, les polluants atmosphériques, les indicateurs socio-économiques et la saisonnalité ont aussi été pris en compte.

    Les analyses ont montré qu’un niveau élevé de verdure était associé avec une baisse du risque d’hospitalisation de 7 % pour des problèmes de santé psychique. Le lien était le plus marqué pour les pathologies liées à l'usage de substances (9 %), les troubles psychotiques (7 %) et la démence (6 %).

    "Toutefois, ces associations variaient selon les pays et les troubles. Par exemple, le Brésil, le Chili et la Thaïlande affichaient des associations protectrices constantes pour la plupart des troubles, tandis qu'en Australie et au Canada, la présence d'espaces verts était liée à une légère augmentation du risque de troubles mentaux, toutes causes confondues, et de plusieurs troubles spécifiques", préviennent les auteurs dans leur communiqué.

    Végétation urbaine : une exposition accrue pourrait éviter plus de 7.000 hospitalisations

    Grâce à leurs travaux, les chercheurs sont par ailleurs parvenus à estimer qu’une présence plus importante d’espaces verts en ville pourrait éviter 7.712 admissions dans les établissements psychiatriques par an.

    Une analyse plus approfondie dans les zones urbaines révèle qu'une hausse de 10 % de la verdure était associée à une baisse des hospitalisations pour troubles mentaux allant d'environ 1 pour 100.000 en Corée du Sud à environ 1.000 pour 100.000 en Nouvelle-Zélande.

    L’équipe précise qu’il s'agit d’une étude observationnelle et qu’aucune “conclusion ferme” ne peut être tirée sans travaux supplémentaires. "Les recherches futures devraient viser à explorer les effets différentiels des divers types d’espaces verts, tels que les parcs ou les forêts, sur la santé mentale, et se concentrer sur l’évaluation de la qualité et de l’accessibilité de ces espaces verts", souligne le Pr Yuming Guo de Monash University.

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