Santé mentale

La méditation a-t-elle des effets secondaires ?

Une étude montre que la méditation peut avoir certains effets secondaires gênants ou pénibles comme les souvenirs intrusifs ou la dépersonnalisation.

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  • 07 Novembre 2025
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    Stress, concentration, anxiété… la médiation est un outil précieux pour l’amélioration de la santé mentale et le bien-être. Mais est-ce que cette pratique ancestrale convient à tout le monde ? Comporte-t-elle des risques ? Ce sont les questions que se sont posées les chercheurs de l’université de Melbourne.

    Leurs travaux, publiés dans Clinical Psychological Science, montrent que si méditer est, en effet, bénéfique pour de nombreux patients, d'autres voient surgir des effets négatifs. Ils peuvent avoir des crises d’angoisse, des souvenirs intrusifs liés à leurs traumatismes passés ou encore des sensations de dépersonnalisation ou de dissociation.

    Méditation : 6 pratiquants sur 10 ont déjà eu un effet secondaire

    Les chercheurs ont recruté 900 adultes à travers les États-Unis. Leur niveau de méditation allait de débutant à confirmé. Il leur a été présenté une liste présentant les 30 effets possibles de la méditation. Les participants devaient évaluer l'intensité de chacun d’entre eux, son caractère positif ou négatif et son impact sur leur fonctionnement quotidien.

    Résultats : près de 6 pratiquants de la méditation sur 10 ont reconnu avoir eu au moins un des effets secondaires listés. 31 % d’entre eux ont indiqué qu’il était difficile ou pénible. De plus, 9 % des personnes interrogées ont confié que ces effets avaient entraîné une altération de leur fonctionnement. Parmi les effets pointés du doigt, on peut citer un sentiment d’anxiété, les pensées intrusives ou la déconnexion avec le corps.

    Effets néfastes de la méditation : qui sont les personnes à risque ?

    L'étude a également permis d’identifier les facteurs de risque d’une "mauvaise réaction" à la méditation. Les personnes ayant présenté des symptômes de troubles mentaux ou une détresse psychologique au cours des 30 jours précédant la séance méditative étaient plus susceptibles de signaler des effets indésirables.

    Les patients qui participaient à des retraites intensives, impliquant souvent de longues périodes de méditation silencieuse, étaient aussi plus susceptibles de souffrir de troubles fonctionnels.

    Méditation : il faut mieux informer les adeptes

    Malgré la mise en lumière de ces effets négatifs, les chercheurs tiennent à préciser qu’ils ne remettent pas en cause l'intérêt de la médiation. "Nos conclusions ne signifient pas que les gens doivent avoir peur ou qu'ils ne doivent pas essayer la méditation. Il s'agit plutôt de souligner la nécessité d'améliorer le processus de consentement éclairé", explique Nicholas Van Dam, psychologue à l’Université de Melbourne dans un communiqué. Pour lui, il faudrait informer les pratiquants des bénéfices/risques de la pratique comme avec les traitements médicamenteux ou les chirurgies.

    “Il nous faut trouver un moyen d'engager ce dialogue et d'explorer cet espace”, ajoute-t-il. Il suggère que les praticiens et les thérapeutes expliquent que l'inconfort peut parfois faire partie intégrante du processus. Pour lui, il est aussi essentiel de prévenir que “les sentiments de malaise ou les remises en question de son identité ne sont pas nécessairement des signes de danger, mais plutôt des aspects potentiels d'une exploration psychologique profonde”. Il ajoute que toute “détresse qui perturbe significativement le fonctionnement quotidien” doit être prise au sérieux.

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