Ménopause
Le tour de taille des femmes pourrait prédire le risque de déclin cognitif
La prise de poids au niveau du tour de taille est un facteur de risque de déclin cognitif chez les femmes ménopausées.
- Par Mégane Fleury
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- Ralf Geithe/ISTOCK
À la ménopause, la prise de poids est un phénomène courant. Dans certains cas, il faut toutefois la surveiller pour réduire le risque de pathologie associée. Dans la revue spécialisée Menopause, des chercheurs expliquent que lorsque le tour de taille augmente, le risque de déclin cognitif s’accentue.
Ménopause : des risques spécifiques liés au tissu adipeux viscéral
Les auteurs rappellent que la prise de poids au niveau de l’abdomen s’explique par la baisse du taux d'œstrogènes, courante après la ménopause, qui peut entraîner une diminution de la sensibilité à l'insuline et une augmentation des processus inflammatoires. Ainsi, il est fréquent que les femmes ménopausées observent une augmentation de leur tour de taille. "Comparé à la masse grasse totale, le tissu adipeux viscéral (le tissu adipeux intra-abdominal stocké autour de plusieurs organes, dont l'estomac, les intestins et le foie) est associé à des risques majeurs pour la santé, tels que le syndrome métabolique, le diabète, l'hypertension, l'hyperlipidémie, les maladies cardiovasculaires, la maladie d'Alzheimer et les démences apparentées", préviennent les scientifiques. Ils rappellent également que les récepteurs d'œstrogènes dans le cerveau sont concentrés dans les régions impliquées dans les fonctions exécutives et la mémoire.
Quels sont les liens entre tour de taille et risque de troubles cognitifs ?
Dans leurs travaux, ils ont cherché à comprendre si certaines mesures de taille et de poids pouvaient devenir des marqueurs, permettant d’identifier le risque de développer certaines de ces pathologies liées au déclin cognitif. Plus de 700 femmes, âgées de 42 à 58 ans, ont été recrutées pour cette étude. Toutes étaient ménopausées depuis moins de trois ans. Ces participantes ont été réparties en trois groupes : celles ayant reçu des œstrogènes par voie orale, celles ayant reçu de l'estradiol par voie transdermique et celles ayant reçu un placebo. Le niveau de graisse abdominale a été calculé par le rapport taille/hanches.
Un rapport taille/hanches plus élevé augmente le risque de déclin cognitif chez les femmes ménopausées
D’après les conclusions de l’étude, les femmes présentant un rapport taille/hanches initial plus élevé ont obtenu de moins bons résultats à tous les tests cognitifs spécifiques au début de l’étude. "Il est essentiel de s’attaquer tôt et régulièrement aux facteurs de risque modifiables pour préserver une santé optimale et l’autonomie des femmes vieillissantes, souligne le Dr Monica Christmas, directrice médicale adjointe de The Menopause Society. Les changements métaboliques et cognitifs qui surviennent fréquemment pendant et après la ménopause prennent souvent les femmes au dépourvu et sont plus difficiles à gérer une fois le diagnostic posé." Selon elle, des stratégies préventives pour adapter le mode de vie avant la ménopause peuvent améliorer durablement la santé et réduire la mortalité.








