Mémoire

Démence : la musique protège le cerveau des seniors

Une étude australienne révèle que les personnes de plus de 70 ans qui écoutent régulièrement de la musique réduisent leur risque de démence de 39 %, comparées à celles qui n'en écoutaient jamais ou rarement. 

  • YakobchukOlena / istock
  • 27 Octobre 2025
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    Contre le déclin cognitif, une playlist sans ordonnance ? Une nouvelle étude menée par l'université Monash en Australie vient de révéler un lien fort entre l’écoute régulière de musique chez les plus de 70 ans et un risque nettement réduit de démence. Pour arriver à ce constat, les chercheurs ont analysé les données de plus de 10.800 personnes âgées pour mesurer les effets de la musique sur le déclin cognitif.

    Un effet protecteur sur le cerveau

    Les résultats sont parlants : les participants qui écoutaient toujours de la musique à leur âge présentaient un risque de démence réduit de 39 %, comparés à ceux qui n'en écoutaient jamais ou rarement. L'effet reste fort même en cas de pratique musicale, avec une réduction du risque estimée à 35 %. Ceux qui à la fois écoutaient et jouaient de la musique régulièrement affichaient une baisse combinée du risque de 33 %.

    Au-delà de la démence, les bienfaits cognitifs s'étendent aussi à la mémoire épisodique et aux performances globales du cerveau. Les amateurs de musique réguliers obtenaient de meilleurs scores dans les tests cognitifs et montraient 17 % de moins de cas de déficience cognitive.

    Pour Emma Jaffa, co-autrice de l'étude publiée dans The International Journal of Geriatric Psychiatry, ces résultats sont porteurs d’espoir : "Nos conclusions suggèrent que les activités musicales peuvent constituer une stratégie accessible pour maintenir la santé cognitive chez les personnes âgées, même si le lien de causalité ne peut être prouvé", tempère-t-elle dans un communiqué.

    La musique comme outil de prévention

    Dans un contexte de vieillissement général de la population, où l'espérance de vie augmente mais aussi les cas de maladies neurodégénératives, ces données prennent un sens particulier. "Le vieillissement cérébral ne dépend pas seulement de l'âge ou de la génétique, mais peut être influencé par des choix environnementaux et de mode de vie", rappelle la professeure Joanne Ryan, co-autrice principale.

    Dans un contexte, aussi, où aucune cure n'existe actuellement pour la démence comme la maladie d'Alzheimer, mettre en œuvre des leviers préventifs devient crucial. "Des interventions basées sur le mode de vie, comme écouter ou jouer de la musique, peuvent favoriser la santé cognitive", conclut-elle.

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