Peau

Épidermolyse bulleuse : le staphylocoque doré aggrave cette maladie chez les enfants

La réponse immunitaire et la gravité clinique sont influencées par Staphylococcus aureus chez les patients souffrant d’épidermolyse bulleuse dystrophique récessive.

  • VladimirKhodataev/iStock
  • 02 Septembre 2025
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    RDRE, ce sont les initiales d’épidermolyse bulleuse dystrophique récessive. Il s’agit d’une maladie génétique cutanée qui fragilise la peau. D’après l’Inserm, les enfants touchés développent des plaies chroniques douloureuses, souvent colonisées par le staphylocoque doré (Staphylococcus aureus), une bactérise présente sur la peau et les muqueuses mais peut devenir pathogène lorsque la peau est lésée. "Malgré l'association bien décrite des lésions cutanées à Staphylococcus aureus, la capacité spécifique des isolats cliniques à influencer la réponse inflammatoire locale et systémique de manière spécifique au patient est insuffisamment caractérisée", ont signalé une équipe de chercheurs français. C’est pourquoi ils ont réalisé une étude publiée dans la revue Science Translational Medicine.

    Comparer la peau d’enfants souffrant de formes de RDRE à celles de jeunes patients en bonne santé

    Pour les besoins des recherches, les auteurs ont recruté 15 enfants atteints d’épidermolyse bulleuse dystrophique récessive. Pami les participants, dix présentaient une forme sévère, c’est-à-dire avec des plaies étendues, douloureuses et qui ne guérissent pas, et cinq avaient une forme plus modérée. Afin d'explorer la relation entre la réponse immunitaire inflammatoire et la diversité des souches, les scientifiques ont prélevé la peau de 18 enfants de la même tranche d’âge en bonne santé et ont comparé les échantillons à ceux des jeunes patients malades. Ils se sont concentrés sur les bactéries prélevées sur les plaies, les cellules de l’immunité, les protéines de l’inflammation du sang et les cellules de l’immunité du patient en laboratoire lorsqu’elles sont mises en contact avec ces bactéries.

    Le staphylocoque doré induit une réponse immunitaire biaisée chez les enfants atteints de RDRE sévère

    Le profilage des protéines plasmatiques, des cellules immunitaires et des cytokines a permis d'identifier une signature inflammatoire spécifique dans les formes sévères de la maladie. En clair, leur sang contenait de grandes quantités de molécules pro-inflammatoires. En outre, les patients souffrant d’épidermolyse bulleuse dystrophique récessive sévère "présentaient une fréquence élevée de cellules interleukine-17A+ (IL-17A+) parmi les lymphocytes CD4+ et les lymphocytes T invariants associés aux muqueuses." Ce syndrome inflammatoire marqué fait que leur corps est constamment en train de se défendre contre une infection, même sans menace immédiate. D’après les chercheurs, ce déséquilibre peut aggraver les plaies, ralentir leur guérison et avoir un retentissement sur l’état général du patient.

    "Ces résultats permettent d’envisager la personnalisation du traitement de l’enfant malade en fonction de la souche bactérienne présente sur sa peau. Ils permettront également à terme de mieux comprendre et surveiller l’évolution de la maladie grâce à des marqueurs dans le sang, sans recours à la biopsie", a conclu l’équipe.

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    JDF