Urgence vitale
Un randonneur décède d'une crise cardiaque : quels sont les signes qui alertent ?
Dans les Pyrénées-Orientales, un quadragénaire est décédé après avoir été victime d’un infarctus du myocarde durant une randonnée avec sa famille. Quels sont les symptômes et que faire si vous en êtes témoin ? On fait le point.

- Par Geneviève Andrianaly
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- lucigerma/iStock
Le samedi 30 août, un drame est arrivé sur un sentier des hauteurs de Vernet-les-Bains, dans les Pyrénées-Orientales. D’après L’Indépendant, les secours ont été appelés, car en fin de journée, un homme de 47 ans, qui faisait une randonnée avec sa famille, a subi une crise cardiaque. Pour rappel, ce trouble se caractérise par la destruction d'une partie plus ou moins importante du myocarde résultant d’une l'obstruction d'une artère coronaire par un caillot. "Les CRS intervenaient, appuyés par des membres de la Sécurité civile et un médecin urgentiste du Samu. Le randonneur était transféré vers l’hôpital de Perpignan par l’hélicoptère Dragon 66. Malheureusement, malgré les interventions des secours", le patient n’a pas survécu.
Crise cardiaque en randonnée : quels sont les facteurs ?
Ce n’est pas la première fois que ce type d’incident se produit. "Les accidents cardiaques en montagne ne sont pas dus à l'altitude elle-même, mais à l'effort physique. Par exemple, lorsqu'on est un citadin stressé peu habitué à la montagne, on est particulièrement exposé. Un citadin stressé qui arrive en montagne va faire un effort très important, et il est susceptible d'avoir un accident cardiaque. La sollicitation du cœur est accrue parce qu'on fait un effort avec une densité d'oxygène réduite et qu'on lutte contre la gravité. On peut aussi souffrir de la chaleur si on est sur une pente raide face sud, là où le soleil tape perpendiculairement à la surface. Et il peut au contraire faire très froid la nuit, on grelote", avait expliqué Pierre Muller, médecin urgentiste et guide de haute montagne, dans une interview accordée au Nouvel Obs en 2016.
En outre, selon une étude, parue dans la revue The American Journal of Emergency Medicine en 2018, les accidents cardiaques survenant pendant l’exercice en zone montagneuse ont un pronostic plus sombre que dans d’autres lieux. La raison : les randonneurs en haute altitude sont éloignés des centres médicaux et ont difficilement accès à un défibrillateur.
Comment se manifeste une crise cardiaque ?
En cas d’infarctus du myocarde, la personne ressent de façon brutale une douleur thoracique durable, qui survient à l'arrière du sternum et agit comme un étau, au repos ou au cours d'un effort. Selon l’Assurance Maladie, celle-ci est intense, en barre et "serre" fortement la poitrine. Elle peut s'étendre dans les mâchoires, le bras gauche (ou les deux bras) et le dos. Le patient peut également souffrir de pâleur, de malaise, de sueurs, d'essoufflement, de nausées, de rots, d'angoisse. Dans certains cas, la crise cardiaque peut apparaître sans douleur. "C'est souvent le cas chez la femme, les personnes âgées et les diabétiques." En revanche, un malaise, un essoufflement soudain, une fatigue inexpliquée et des sensations inhabituelles dans le bras gauche peuvent se présenter. Ces signes durent souvent plus de cinq minutes et ne disparaissent pas avec du repos.
Agir au plus vite
Face à ces symptômes, il faut agir vite avant que les lésions cardiaques ne soient définitivement constituées et qu’arrêt cardiaque survient. Pour cela, il faut appeler le 15 ou le 112. "Au téléphone, le médecin du SAMU pose des questions pour évaluer l'état médical de la personne : Si le risque d'infarctus est confirmé ou si le doute subsiste, une équipe médicale est envoyée sur place pour une prise en charge en urgence. Si le risque d'infarctus est écarté, le SAMU peut solliciter un médecin de garde." En cas d’arrêt cardiaque, qui se traduit par une perte de connaissance et une respiration inexistante ou irrégulière, il convient d’avoir recours à un défibrillateur en suivant les instructions fournies avec l'appareil. "Exercez ces gestes de réanimation jusqu'à l'arrivée de l'équipe médicale d'urgence qui pourra débuter un traitement médical." Pour rappel, au-delà d'un certain âge, les adultes ayant des facteurs de risques (stress, tabac, antécédents familiaux, cholestérol) doivent consulter un cardiologue avant de se lancer dans une randonnée. Si son avis est favorable, il convient de suivre une préparation physique adaptée. "Le conseil le plus important à garder à l'esprit : être à l'alerte du premier symptôme. Quand on a mal dans la poitrine, on s'arrête absolument, et on appelle les secours au 112. C'est très important : il ne faut plus marcher, donc on ne fait pas demi-tour, on attend les secours. Il faut donc pouvoir dire où on se trouve de manière très précise : sentier, versant, destination, altitude", avait déclaré Pierre Muller.