Réseaux sociaux
Ecrans et fatigue oculaire : tous les usages n’ont pas le même impact
Diminution du clignement, hausse de la fatigue oculaire... Faire défiler les réseaux sociaux sur son smartphone fatigue les yeux plus vite que d’autres usages numériques, selon une équipe de chercheurs.

- Par Stanislas Deve
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- Михаил Руденко / istock
Regarder son smartphone pendant une heure peut suffire à fatiguer la vue. Mais tous les contenus n'ont pas le même impact. D’après une nouvelle étude publiée dans le Journal of Eye Movement Research, faire défiler les réseaux sociaux, autrement dit le scrolling, provoque davantage de fatigue oculaire que lire un e-book ou regarder une vidéo plus longue.
Les réseaux sociaux, champions de la fatigue oculaire
Pour mieux comprendre les effets d'une exposition prolongée aux écrans, des chercheurs ont suivi 30 jeunes adultes en Inde, un pays où l'usage du smartphone est très répandu. Chaque participant a utilisé un smartphone pendant une heure pour trois activités distinctes : lecture d'e-books, visionnage de vidéos et navigation sur les réseaux sociaux.
Les scientifiques ont mis au point un système portable de surveillance oculaire basé sur un Raspberry Pi (un nano-ordinateur) et une caméra infrarouge. Ce dispositif permettait de mesurer en temps réel des indicateurs précis comme la fréquence de clignement, la dilatation des pupilles ou encore les intervalles entre deux clignements.
Les résultats sont sans appel : "Les changements constants de contenus et de luminosité pendant la navigation sur les réseaux sociaux entraînent une fatigue oculaire plus importante", soulignent les chercheurs dans un communiqué. La dilatation des pupilles variait davantage pendant le scrolling des réseaux sociaux que lors de la lecture ou du visionnage de vidéos.
Une alerte pour la santé publique
Autre observation : une baisse de 54 à 61 % du taux de clignement au bout d’une heure, et une augmentation de 39 à 42 % de l’intervalle entre deux clignements. Ces deux indicateurs sont directement liés à la fatigue visuelle. "Notre système portable offre un moyen abordable de surveiller et traiter ce problème de santé croissant", ajoutent les auteurs.
Alors que la plupart des études précédentes portaient sur de courtes durées (3 à 15 minutes), cette recherche reflète mieux l’usage réel des smartphones. Et une heure d’écran, ce n’est rien comparé au temps que beaucoup y consacrent chaque jour. Ces nouvelles données pourraient inspirer des campagnes de santé publique visant à réduire l’usage des réseaux sociaux sur mobile. Car à défaut de pouvoir totalement se déconnecter, mieux vaut adopter des habitudes plus protectrices pour nos yeux.