Développement

Pas d’écran avant 3 ans : pourquoi ils sont interdits dans les lieux d'accueil d’enfants

Un arrêt interdit l’exposition aux écrans au moins de trois ans dans les lieux d'accueil d’enfants dès ce jeudi.

  • Jovanmandic/istock
  • 03 Jul 2025
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    Mi-juin, la ministre de la Santé et des Solidarités, Catherine Vautrin, avait indiqué au JDD vouloir interdire les écrans pour les enfants de moins de trois ans, "partout, y compris à la maison". L'arrêt du 27 juin ne va pas si loin. Toutefois, il marque une avancée importante. Il interdit l'exposition aux écrans des enfants de 0 à 3 ans dans les lieux d’accueil du jeune enfant.

    Smartphone, télé, tablette : plus d’écrans dans les lieux d'accueil des petits

    Le texte qui entre en vigueur ce jeudi 3 juillet 2025, modifie la charte d’accueil du jeune enfant, qui s’adresse à tous les professionnels de l’accueil du jeune enfant (assistantes maternelles, employés de crèches, etc.). “Il est interdit d'exposer un enfant de moins de trois ans devant un écran (smartphone, tablette, ordinateur, télévision) compte tenu des risques pour son développement”, indique désormais le texte.

    Cette mesure a été prise pour tenter de protéger les tout-petits des effets néfastes des écrans sur leur santé.

    "De nombreuses études et rapports alertent sur les risques d’une exposition précoce aux écrans : troubles du sommeil, de la vue, développement cognitif et émotionnel perturbé, appauvrissement des interactions sociales… C’est particulièrement vrai au cours des 1000 premiers jours de l’enfant, période déterminante pour son développement", rappelle le gouvernement dans un communiqué.

    Pas d’écran avant 3 ans : un parallèle avec l'interdiction de la fessée

    La ministère espère que cette nouvelle réglementation dans les lieux d'accueil de la petite enfance, comme les crèches et les assistantes maternelles, servira d’exemple aux parents. "​​C'est une façon d'insuffler l'idée que ça ne se fait pas", explique-t-elle, en établissant un parallèle avec l'interdiction de la fessée", avait-elle confié au JDD.

    "Comme je m’y étais engagée, nous franchissons aujourd’hui une étape concrète pour mieux protéger nos enfants. Cette interdiction marque le début d’une mobilisation collective : familles, professionnels de la petite enfance, soignants, chacun a un rôle à jouer. Nous souhaitons leur donner des repères clairs dans un environnement numérique qui évolue sans cesse. Cette interdiction pose les premiers jalons d’une politique ambitieuse de protection des enfants sur le numérique", indique Catherine Vautrin dans un communiqué.

    De plus, la Caisse nationale de l’Assurance maladie adressera un courrier aux parents d’enfants de moins de 3 ans les informant sur l’interdiction d’exposition aux écrans dans les lieux d’accueil ainsi que sur les recommandations d’usage :

    • Avant 3 ans : aucun écran – même allumé en fond sonore.
    • Entre 3 et 6 ans : très occasionnellement, avec un adulte, et pour des contenus adaptés.
    • À tout âge : jamais d’écran pendant les repas, avant de dormir ou pour calmer un enfant.


    Toutefois, pour certains professionnels, ces repères ne sont pas suffisants pour assurer le bon développement des plus jeunes. En effet, dans une lettre adressée au gouvernement en avril dernier, les Sociétés Françaises d’Ophtalmologie, de Pédiatrie, de Santé Publique, de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent et de Santé et Environnement appelaient à interdire l’usage des écrans avant 6 ans. "Ni la technologie de l’écran, ni ses contenus, y compris ceux prétendument « éducatifs » ne sont adaptés à un petit cerveau en développement. L’enfant n’est pas un adulte en miniature : ses besoins sont différents", avaient écrit les auteurs.

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    JDF